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VIDÉO - À 72 ans, il transmet sa passion de la course à sa fille

le mercredi 09 novembre 2022
Modifié à 16 h 30 min le 09 novembre 2022
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Un total de 8600 personnes ont participé au Marathon de Montréal. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

À 72 ans, Richard Pouliot a complété son 40e marathon, à Montréal, le 30 septembre. De surcroît, le coureur originaire de Saint-Constant a réalisé cet exploit aux côtés de sa fille.

Le marathonien s’est découvert une passion pour la course en 1980, après avoir regardé des Éthiopiens courir à la télé. Il s’est dit qu’il aimerait faire la même chose l’année suivante.

«J’aime la course en général et les endorphines [que ça produit], indique-t-il. Quand on commence à courir de longues distances, ça devient quasiment une drogue.»

Cette édition du Marathon de Montréal, son 12e à ce jour, était encore plus spéciale pour le natif de Saint-Constant, puisque c’était la première fois qu’il complétait cette distance en compagnie de sa fille. Son temps de 3 heures 36 minutes est le 2e meilleur dans la catégorie des 70 à 79 ans.

«J’ai probablement transféré ma passion, estime-t-il. Je cours depuis l’âge de 30 ans, donc ma fille a été élevée là-dedans.»

La principale intéressée évoque l’inspiration que représente son père pour elle.

«Il court plus vite que moi et ça en est presque gênant, confie à la blague Geneviève Pouliot. Il vit de dépassements. Son âge n’est pas un obstacle, mais une motivation.»

La résidente de Saint-Jean-sur-Richelieu ajoute que le temps passé ensemble à s’entraîner a permis aux deux de tisser des liens plus serrés.

«C’est vraiment spécial ce qu’on vit, c’est au-delà de la course, décrit la femme de 43 ans. Cela nous a permis de nous rapprocher et ça m’a poussée à le suivre.»

Elle raconte que son père semblait hésiter quant à sa participation au Marathon de Montréal cette année. La motivation est revenue lorsqu’il a su que sa fille allait en faire partie, fait-elle savoir.

«Ça lui a donné un petit souffle de plus, croit-elle. Il était tellement fier quand il m’a accueillie.»

M. Pouliot encourage d’ailleurs les autres coureurs à pratiquer cette activité en famille.

«Juste au niveau de la préparation et du dépassement de soi, il y a quelque chose de bien plus profond, pense celui qui a grandi à Saint-Constant. Ça crée des liens.»

Richard et Geneviève Pouliot. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Plus de courses

Le septuagénaire court entre 40 et 60 km par semaine. Il affirme que lorsqu’on a une passion, il faut prendre le temps de la nourrir.

«Ça prend une grande discipline pour sortir tous les soirs, croit-il. Je ne suis pas un athlète né, mais c’est la persévérance et la passion qui m’ont amené là.»

Celui qui participe à près de deux marathons par année ajoute qu’il faut aimer la solitude si l'on veut être un bon marathonien.

«Quand je m’entraîne, je cours seul, fait-il savoir. J’essaie d’être seul avec ma musique et mes pensées.»

M. Pouliot espère que les villes de la Rive-Sud de Montréal recommenceront à organiser plus de courses.

«Pour les villes, ces événements-là sont majeurs, précise le résident de Montréal. Il faut qu’elles s’en mêlent pour que les marathons aient plus de visibilité. Pas nécessairement de l’aide financière, mais simplement une participation active.»

Course et taekwondo

Richard Pouliot prévoie participer à un demi-marathon en Colombie en mai, fait savoir celui qui a couru une douzaine de marathons aux États-Unis, puis un à Paris, trois en Allemagne, un à Londres et un à Dubaï.

Durant la saison morte, il enseigne le taekwondo. Il note quelques ressemblances entre les deux sports.

«La discipline que j’ai développée avec le taekwondo a eu un effet bénéfique pour me préparer à mes courses, explique-t-il. Et vice-versa.»

Pour l’instant, il ne se voit pas arrêter la course et va continuer de vivre sa passion.

«Ma fille et moi allons en courir d’autres ensemble, c’est sûr. Ç’a été un moment inoubliable.»

-Richard Pouliot