Faits divers
Justice

Vidéo d’un voleur en action diffusée sur Facebook : un geste déconseillé par la police

le vendredi 30 septembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 30 septembre 2016
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Dans l’espoir de le faire arrêter, une citoyenne de Châteauguay a diffusé sur son compte Facebook le 24 septembre une vidéo montrant un homme s’introduisant dans la voiture de son conjoint. Un geste que la police déconseille.

Valérie Deslippes a constaté dans la matinée du 24 septembre que le véhicule de son fiancé avait reçu de la visite. «Le coffre à gants était ouvert et il y avait des papiers sur le banc. Il manquait 1.50 $ qui était placé sur le plateau entre les deux bancs», a-t-elle relaté au journal. La maison où elle habite est munie d’une caméra de surveillance. «Les voitures sont filmées en continu. On a regardé la bande vidéo et on voit le voleur en action à 22h45. Je l’ai diffusée en espérant qu’il soit reconnu. On l’a aussi donné à la police», a fait part la citoyenne. Le geste l’a «enragée», confie-t-elle.

Son conjoint Mario St-Onge a précisé qu’il n’avait pas déposé de plainte officielle. «Pour 1.50 $, je me dis que ça ne vaut pas la peine. Ce n’est pas brillant», a-t-il observé.

Coup de pouce au voleur ?

Le sergent Garish confirme que c’est une bonne idée de fournir à la police des bandes vidéo de suspects de crimes, qui aideront les enquêteurs dans leur tâche et constitueront des preuves. Les diffuser soi-même n’est toutefois pas conseillé puisque ça peut aider le criminel, laisse-t-il entendre. «Si le suspect a connaissance de la vidéo et qu’on le voit avec un manteau gris, il va le mettre à la poubelle, s’il a une barbe, il va la raser. Ce sera plus difficile de le repérer. Par contre, s’il ignore qu’il a été filmé, il va continuer sans changer son image et on a de meilleure chance de l’attraper», a expliqué Peter Garish.

Lorsque des citoyens fournissent des images de suspects à la police, ce qui arrive à l’occasion, elles ne sont généralement pas rendues publiques. «Souvent, les policiers au poste reconnaissent les suspects sur les images. On achemine les photos aux médias à l’occasion pour identifier une personne ou trouver d’autres victimes», a informé Peter Garish.

Risqué

Selon le cas, quelqu’un qui diffuse les images d’une personne en la qualifiant de voleuse pourrait s’exposer à une poursuite civile, a mentionné le sergent. La diffusion peut aussi causer problème si la personne montrée est âgée de moins de 18 ans.

Délit mineur et police

Même lorsqu’un délit est mineur, la police conseille de le lui rapporter. «Certainement, on invite les gens à porter plainte ou signaler l’infraction, car si jamais on arrête quelqu’un, on peut relier la personne à d’autres vols, sinon, on n’est pas au courant de l’ampleur des vols et la personne suspecte risque d’être accusée de bien moins de vols qu’en réalité et ça peut affecter une sentence», a souligné le sergent Peter Garish, de la police de Châteauguay.

 

 

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