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VIDÉO - L’atmosphère de travail des paramedics est plus lourde qu’à l’habitude

le samedi 18 avril 2020
Modifié à 12 h 46 min le 18 avril 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Avec le personnel de la santé, les paramédics sont parmi les travailleurs les plus à risque d’être exposés aux personnes atteintes de la COVID-19. Pas surprenant que leurs méthodes de travail aient complément changé. Les paramédics ne travaillent jamais sans gants. Néanmoins, d’autres équipements restaient parfois dans l’ambulance. Ça, c’était avant l’arrivée de nouvelles procédures sanitaires, avant que le coronavirus ne fasse son apparition au Québec.
«À chaque appel, on doit porter un masque chirurgical, une jaquette antibactérienne et des lunettes de protection», raconte Alexandre Gervais, tantôt chef d’équipe dans la région de Delson et Châteauguay, tantôt paramédic dans la région de Saint-Bruno ou porte-parole de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM). De plus, leur protocole médical a changé. Certains médicaments ne sont plus administrés, alors que la défibrillation est préférée aux massages cardiaques, pour diminuer les contacts. Quant aux ambulances, elles étaient déjà désinfectées après chaque appel, mais «c’est encore plus poussé», affirme M. Gervais. De leur côté, les paramédics font un usage plus restreint des masques N95, considérés comme étant les plus efficaces pour empêcher des gouttelettes infectées d’atteindre leur bouche ou le nez. «On les porte dans les cas de coronavirus suspectés ou confirmés avec une difficulté respiratoire ou une toux», explique-t-il. Au moment de l’entrevue, la CETAM s’apprêtait à doter ses ambulanciers de visières faciales, fraîchement arrivées. Aucun équipement ne manque, «mais c’est quand même restreint, constate le paramédic. On attend des livraisons tous les jours parce que, oui, l’inventaire diminue assez rapidement. L’administration travaille très fort pour avoir du stock de surplus.» Ambulanciers épargnés Jusqu’ici, M. Gervais et ses collègues de travail ont pris en charge plus de 400 personnes suspectées d’avoir le virus ainsi que 54 qui avaient un diagnostic positif. «On est chanceux, se considère-t-il. Aucun ambulancier n’est atteint.» La menace, invisible, continue néanmoins de planer au-dessus de leur tête. L’atmosphère de travail est peu plus lourde. Passionnés par leur travail d’entraide, aucun ne veut devenir un patient. Mais ce n’est pas leur principale peur. «La plus grosse crainte de tout le monde, c’est de ramener le virus à la maison, de contaminer nos proches, notre famille», confie le nouveau papa d’un petit bébé de deux semaines.
«Je n’ai pas connu la crise du verglas en tant que travailleur, mais même si c’était une épreuve difficile aussi, ça permettait de se rassembler. C’était convivial.» Alexandre Gervais, paramédic
Aussi, les ambulanciers ont une procédure stricte de déshabillage après chaque quart de travail. «Chaque paramédic dispose d’un sac antibactérien dans lequel il met son uniforme. Il peut ensuite le déposer directement dans la laveuse, sans avoir à retirer les vêtements du sac. Je fais une brassée tous les jours», explique Alexandre Gervais. Sur le plan salarial, le gouvernement leur a finalement accordé une prime de 8% le temps de la pandémie. Il s’agit d’un revirement de situation, alors que ces employés du système préhospitalier n’avaient pas été considérés au départ, avant que Québec ne décide de leur accorder 4%, puis se rétracte encore.