Opinion

Vins mousseux : pourquoi les prix varient-ils autant ?

le vendredi 11 mars 2022
Modifié à 14 h 22 min le 11 mars 2022
Par Serge Leduc

serge@leducuduvin.com

Trois vins mousseux proposés cette semaine par notre chroniqueur vin. (Photo : Gracieuseté)

J’ai animé récemment un atelier de dégustation de vins mousseux. Plusieurs des participants se questionnaient sur la différence de prix, souvent importante, entre les différents mousseux. La principale raison est la méthode d’élaboration. Il existe quatre méthodes d’élaboration de vins mousseux. Je vous décris ici, deux de celles-ci les moins couteuses.

La technique la plus simple (et la moins couteuse) consiste à ajouter du gaz carbonique (CO2) dans un vin, à la manière d’une liqueur douce. Cependant, les bulles sont plus fines et moins agressantes que celle des boissons gazeuses.

Un exemple de cuve close. (Photo : Gracieuseté)

La deuxième technique est appelée méthode en cuve close ou méthode Charmat, du nom de son inventeur. Comme son nom l’indique, après un début de fermentation dans une cuve normale, le vin est transféré dans une cuve dite close. La deuxième fermentation se poursuit et celle-ci dégage du CO2 qui demeure emprisonné dans la cuve puisqu’elle est « close ». À la fin de la fermentation, les bulles de gaz sont intégrées au vin et donc celui-ci devient mousseux. Par la suite, le vin est généralement filtré, avant d’être dirigé vers la ligne d’embouteillage et le tour est joué. La durée de l’opération dépasse rarement trois à quatre semaines. Un vin phare de cette méthode est le Prosecco italien.

La semaine prochaine, je décrirai la méthode traditionnelle, soit celle utilisée en Champagne.

Je vous recommande quelques vins élaborés selon les deux techniques présentées plus haut et disponibles à la SAQ.

Ruffino Prosecco rosé extra dry (13330682)

Auparavant, le Prosecco était exclusivement un vin mousseux blanc, mais depuis novembre 2020, le Prosecco rosé est autorisé. Cependant, le cépage gléra doit être présent à la hauteur minimum de 85% et complété par le pinot noir. C’est cette proportion que l’on retrouve dans ce Prosecco de la maison Ruffino. D’un beau rosé, il présente de belles bulles dans la coupe. Au nez, la rose et des fruits rouges sont bien présents. En bouche, les bulles fines nous chatouillent la langue et l’acidité est rafraichissante. On perçoit une pointe de sucre résiduel (18 gr / l) le tout d’une belle longueur. Il sera excellent à l’apéro accompagné de tapas aux fruits de mer.

Prix 17.65$  

Bottega Petalo Il vino dell’amore (884270)

Élaboré à 100% avec le cépage moscato, le taux d’alcool s’élève à 6.5%, ce qui donne un taux de sucre résiduel beaucoup plus élevé à 98 gr / l.  Ce mousseux blanc est élaboré selon la méthode en cuve close, comme le Prosecco. Au nez, on y retrouve des notes de fleurs, de miel et de poire. En bouche, les bulles sont fines et bien présentes. L’acidité rafraichissante interagit de belle façon avec le côté sucré, le tout dans un bel équilibre. À servir très frais à l’apéro ou pour accompagner des desserts aux fruits. Vous surprendrez vos invités. À bon prix.

Prix 14.95$  

Charles Meunier Brutus (83329)

Ce vin en a surpris plusieurs lors de mon atelier sur les vins mousseux. Il s’agit d’un mousseux selon la technique d’ajout de gaz carbonique. Les bulles sont fines, mais moins présentes que dans les deux vins précédents. Le taux d’alcool est à 9% et le sucre résiduel est à 43 gr/l. Au nez, les fruits sont bien présents. En bouche, le vin présente une acidité plutôt vive et donne une sensation moins sucrée. À l’apéro ou pour donner un petit quelque chose de différent à votre sangria ou pour un cocktail. Surprenant.

Prix 12.45$