Automobiles

Volkswagen et son ancien PDG poursuivis pour fraude massive

le jeudi 21 mars 2019
Modifié à 13 h 27 min le 21 mars 2019
Le Guide de l'Auto
Article par Guillaume Rivard

Après avoir payé des amendes et des dédommagements records dans la foulée du « Dieselgate », puis essayé de tourner la page en dévoilant un gigantesque plan d’électrification, voilà que Volkswagen et son ancien chef de la direction, Martin Winterkorn, se retrouvent à nouveau dans l’eau chaude.

Cette fois, la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis les accuse d’avoir orchestré une « fraude massive » contre les investisseurs américains.

Comme nous nous le rappelons, il a été découvert en 2015 que le constructeur allemand avait truqué le moteur de plus de 11 millions de véhicules pour réussir les tests d’émissions polluantes – non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe. Winterkorn a démissionné peu de temps après et de nombreuses enquêtes ont été lancées pour identifier les coupables.

L’an dernier, Winterkorn a été formellement inculpé par les procureurs américains et accusé d’avoir conspiré pour étouffer l’affaire.

Maintenant, ce sont les autorités financières et les investisseurs qui disent ne pas avoir été informés correctement de l’ampleur du scandale. Volkswagen a déjà affirmé qu’il ne pouvait pas savoir à l’époque que les amendes et les pénalités seraient aussi élevées, insistant sur le fait que d’autres compagnies avaient payé des sommes beaucoup moins importantes pour des infractions similaires dans le passé.

« Volkswagen a caché sa supercherie aux tests d’émissions pendant une décennie tout en vendant des milliards de dollars de titres aux investisseurs à des prix gonflés », a déclaré à l’agence Reuters la codirectrice de la division de l’application des lois de la SEC, Stephanie Avakian.

La poursuite veut empêcher Winterkorn de servir comme représentant ou directeur d’une compagnie publique aux États-Unis et récupérer les gains frauduleusement acquis en plus des dommages et intérêts civils.

Ni Winterkorn ni son avocat n’ont émis de commentaires, mais Volkswagen entend contester vigoureusement cette poursuite « sans précédent », affirmant que les allégations de la SEC ne tiennent pas la route sur le plan factuel et légal. Le constructeur répète aussi que Winterkorn « n’a joué aucun rôle dans la vente » des véhicules truqués.

Jusqu’ici, on estime que le groupe Volkswagen a perdu plus de 43 milliards $ en raison de ce scandale.