Culture
VIDÉO - En avant la musique
le jeudi 02 septembre 2021
Modifié à 10 h 08 min le 09 septembre 2021

Alain Vinet a profité des retrouvailles de la Pamalou pour revenir sur sa carrière et le métier de DJ, une passion qui l’habite depuis plus de 40 ans. (Photo - gracieuseté Christian LaPlante aka DJ Sugar)
Depuis plus de 40 ans, DJ Alain Vinet est le maître de l’ambiance musicale. Un incontournable du nightlife. Bien que la pandémie ait mis la danse sur pause, le Beauharlinois carbure toujours au rythme de la musique.
Entre 1986 et 1992, il était le DJ résident à la discothèque de Valleyfield. «J’ai vécu des soirées mémorables à la Pamalou, se remémore-t-il. C’était la meilleure époque des clubs; les gens allaient là pour flirter. Aujourd’hui c’est différent avec les applications comme Tinder ou Grinder. »
À cette époque, Alain Vinet jouait un peu de tout. Il tournait des vinyles. La batterie dictait un rythme joué par un percussionniste et non pas synthétiquement.
Ensuite, il a fait sa rentrée montréalaise. Au Métropolis, le concept Squeeze lui a permis de jouer de la house music ou du techno. Pendant un an, chaque samedi, 2500 personnes envahissaient le plancher de danse. «Il y a beaucoup de recherche à faire pour trouver les nouvelles tendances, soutient-il. Tu vas où se vend la musique et tu écoutes. Je reçois aussi des promos d’étiquettes musicales de partout sur la planète. J’ai aussi des amis internationaux avec qui j’échange. Tu achètes ce que tu aimes. »
Les musiciens qui l’animent ne sont pas connus du grand public. Mais il cite New Order, qui sort un nouvel album ou Depeche Mode parmi les groupes qu’il suit toujours.
Au-delà de la musique, il y a aussi la technique. Le DJ a beaucoup plus de flexibilité désormais. Il est possible de mixer en direct et créer des boucles avec des échantillons de chanson. L’approche est donc différente.
Le Cirque du Soleil
La carrière d’Alain Vinet prend son envol à vitesse grand V. Il est invité pour être DJ à de nombreux clubs. Il est aussi en résidence dans des boîtes de nuit en vue, notamment au Stéréo avec ses amis DJ Mark Anthony et Angel Moraes, au Red Light ou au Circus.
Ce qui lui a permis de rencontrer le fondateur du Cirque du Soleil. «J’ai commencé à faire les soirées de Guy Laliberté à l’occasion du Grand Prix du Canada en 1999, explique Vinet. J’ai voyagé avec lui et nous sommes devenus amis. J’ai ensuite eu l’offre de travailler pour le Cirque du Soleil où je suis resté 11 ans. »
Il a œuvré comme directeur musical ce qui lui a permis de diriger plus de 500 événements. Il a aussi co-réalisé ou réalisé sept albums du Cirque du Soleil.
L’avenir des clubs
Depuis mars 2020, les activités de danse sont proscrites par la santé publique. Mais avant la pandémie, l’ambiance dans les clubs avaient changé. «Aujourd’hui, les DJs qui jouent dans le circuit local, ce n’est pas leur job principale, dit-il. Sauf s’ils ont une renommée internationale ce qui permet de toucher des salaires décents. »
Pour lui, les radios ont pris une tangente commerciale si bien qu’ils ne diffusent pas les nouvelles tendances musicales.
En même temps, il est d’avis que les gens vont se garrocher sur le plancher de danse dès que ce sera permis. Les gens ont ce besoin de divertissement.
Au cours des derniers mois, il a fait quelques sets sur des web-radios. Certains événements comme les retrouvailles Pamalou chez Barabas. Et il fera une soirée à l’occasion du 30e anniversaire du Festival Black and Blue de Montréal. «Je vais jouer avec mon partenaire du projet Saint-Denis qui devrait sortir un album bientôt, explique Alain Vinet. Pour cette soirée, je vais aller chercher des hits du début des années 1990 pour en refaire des versions actuelles. »