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Les animaux de ferme souffrent aussi de la canicule

le mercredi 08 août 2018
Modifié à 11 h 58 min le 08 août 2018
Par Production Gravite

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(Texte de Hélène Gingras) La canicule n’affecte pas que les humains. Les animaux de la ferme ont aussi chaud et n’ont pas d’appétit pendant ces épisodes. En conséquence, ils produisent moins, voire même ils meurent. Jason Poissant, de la ferme laitière et de grande culture J.C. Poissant à Saint-Philippe, rapporte avoir perdu une vache et deux veaux en raison des grosses chaleurs consécutives, en juillet. Il se réjouit que les nuits soient désormais plus fraîches. «Une vache a fait une crise cardiaque, son cœur a lâché, explique-t-il. De plus, j’ai deux vaches qui ont avorté, probablement pour se garder en vie elles-mêmes.» Pourtant, l’agriculteur n’avait pas vu ce phénomène depuis l’époque où il sortait ses bêtes dans le pâturage. Depuis quatre ans, son bétail est confiné à l’intérieur pour plusieurs raisons. «Ça arrivait que j’en perde même quand il ne faisait pas aussi chaud», se souvient-il. Cet été, son système de ventilation n’a pas suffi à la tâche à plusieurs occasions et il n’arrivait pas à faire un courant d’air. «Ma fan roulait au maximum et il faisait 35 0 Celsius», dit celui qui n’avait jamais vu ça. À quelques reprises, Jason Poissant a sorti un boyau pour arroser ses 50 vaches, afin qu’elles soient plus confortables. Malgré tout, la production de celle-ci a diminué et n’est jamais revenue comme avant. Au plus creux, il estime avoir été affecté par une baisse laitière de 21 %. Ses cultures de maïs, de soya, d’orge et de foin ont aussi souffert de la canicule. «L’orge m’arrive au genou actuellement, alors que j’en avais jusqu’au nombril à la même période l’an dernier», compare-t-il. Sa première coupe de foin a été bonne comparé aux deux autres qui se sont avérées catastrophique. Elles ont été cinq fois moindres. Des poules touchées Pour sa part, Michel Provost, qui détient 25 000 poules pondeuses à la ferme Agribec à Saint-Constant, évalue sa baisse de production d’œufs de l’ordre de 10% au plus fort de la canicule. «En plus de donner moins d’œufs, les poules ont produits des œufs plus petits parce qu’elles mangeaient moins», affirme celui qui devra aussi composer avec des profits diminués.
La ferme Agribec à Saint-Constant détient 25 000 poules pondeuses.-Michel Provost, producteurs d’œufs à Saint-Constant
                    Cet été, il a fait chaud comme jamais dans son poulailler et le système de ventilation ne suffisait pas à la tâche. Quelques poules ont péri. «Le thermomètre affichait 96 degrés Fahrenheit (35 0 Celsius), je n’avais jamais vu ça!» raconte-t-il. Des douches pour les chevaux Copropriétaire des Écuries Valkyr à Saint-Philippe, Mélissa Schneider raconte que les 45 chevaux de l’établissement ont eu droit à des douches fréquentes pour les aider à affronter la canicule, ainsi qu’à des électrolytes et des suppléments dans leur nourriture. Puis, des ventilateurs aidaient à stabiliser la température dans l’écurie. «Ce sont des chevaux de compétition et on en prend soin comme s’il s’agissait d’athlètes. On évitait l’entraînement l’après-midi, pour privilégier le matin ou le soir. Au niveau de leur énergie, elle ne semblait pas du tout affectée par la chaleur», remarque-t-elle. Baisse de production jusqu’à 20%, selon l’UPA L’Union des producteurs agricoles de la Montérégie évalue la baisse de production due à la canicule de juillet entre 10 et 20% pour ses membres. Pour le bilan de la mortalité animale, il faudra cependant attendre la fin de la saison. Néanmoins, l’UPA constate que les animaux les plus à risque sont, comme chez l’humain, les nouveau-nés, les plus âgés et dont la santé est fragile. Pour diminuer les impacts de la chaleur, des agriculteurs installent des brumisateurs lorsqu’ils rénovent ou optent pour des toits blancs qui captent moins le soleil.