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Billet d'humeur : Rentrée trempée

le mercredi 01 septembre 2021
Modifié à 13 h 54 min le 03 septembre 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Des élèves à la rentrée. (Photo: Depositphotos)

Aimez-vous la rentrée?

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais aimé la rentrée scolaire. Ça me stressait énormément. Au point de très mal dormir la veille. Et de vivre de l’anxiété.

D’abord parce que le retour en classe marquait la fin des vacances d’été. Que j’aurais voulu voir se prolonger. Indéfiniment. D’ailleurs, ce n’est que tout récemment que j’ai réalisé que j’ai de la difficulté avec les fins. Dans une soirée par exemple, je repousse souvent l’heure de mon départ. Sans raison apparente. Même si j’ai parfois envie de partir depuis un moment. Il faudrait bien que je m’attarde à ce comportement…

«Celui qui ouvre une porte d’école ferme une prison.»

-Victor Hugo

Pour en revenir à la rentrée scolaire, je vivais beaucoup d’insécurité à l’idée de savoir qui allait être mon professeur. Quels amis allaient ou non être dans ma classe. J’aurais voulu pouvoir déjà me trouver au jour 2. Ou les suivants. Dans la routine. Une fois la nouveauté passée.

Je détestais aussi la rentrée en raison des parades de mode. Je vous en ai déjà parlé. Mes parents ne nous habillaient pas de la tête au pied. Ils n’en avaient pas les moyens. Notre garde-robe n’était pas renouvelée à chaque rentrée.

Je suis la benjamine. Vous devinez que j’héritais souvent de vêtements achetés deux ou quatre ans plus tôt à mes sœurs. N’empêche que nous faisions un effort à la rentrée pour nous montrer sous notre plus beau jour.

Ma première journée au Conservatoire Lassalle – un cégep en communications et théâtre – est sans l’ombre d’un doute ma pire rentrée scolaire à vie.

Pourtant, j’avais espéré conjurer le mauvais sort. J’arborais un ensemble une pièce vert kaki que j’avais acheté pour le mariage de mon cousin. Dans lequel je me sentais vraiment bien. Vraiment belle. Avec une ceinture en tissu blanche nouée à la taille. Des sandales blanches en cuir ouvertes.

Lorsque que je suis sortie du métro pour me rendre à l’école, il pleuvait des clous. Je devais monter la rue Sherbrooke. J’avais un parapluie, mais il pleuvait tellement que l’eau passait par-dessus mes sandales. Et le bas de mon ensemble était inondé. Un vrai cauchemar.

C’est tel un canard mouillé que j’ai franchi la porte de l’école qui allait m’offrir deux années inoubliables. Et passé l’avant-midi à greloter sur ma chaise. En raison de mes sandales et mes vêtements mouillés.   

Je n’ai jamais aimé la rentrée.