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La lutte aux sextos porte fruit

le mardi 08 juin 2021
Modifié à 15 h 57 min le 08 juin 2021
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La campagne « Les sextos, c’est de la porno ! » menée auprès des adolescents de la région porte fruit, selon la police de Châteauguay. Une quatrième édition est donc lancée. 

Avant l’exercice de sensibilisation réalisé en collaboration avec le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) Châteauguay, la police indique avoir traité une trentaine de dossiers liés à la pornographie juvénile en 2016 et 2017. La première campagne sur les sextos a été lancée en janvier 2018. « Le phénomène du sextage était banalisé chez les jeunes et prenait de l’ampleur », indique le service de police de Châteauguay (SPC) dans un communiqué. Des agentes socio-communautaires sont allées à la rencontre des élèves de 12 à 17 ans pour les sensibiliser au problème. L’initiative a eu un impact positif, se réjouit le SPC. Celui-ci indique avoir traité cinq dossiers de pornographie juvénile en 2018 et six en 2019. « Il s’agit d’une baisse de plus de 60 % », fait-il valoir. Avec la pandémie, la police indique que le nombre de dossiers de ce type a toutefois grimpé à 10 en 2020.

5000 adolescents
La 4e édition de la campagne rejoindra 5000 adolescents dans les six écoles secondaires du territoire desservi par le Service de police de Châteauguay, soit le Collège Héritage de Châteauguay et les écoles Gabrielle-Roy, Howard S. Billings, Louis-Philippe-Paré, Marguerite-Bourgeois et des Patriotes-de-Beauharnois. Leurs parents seront aussi interpellés par une lettre les informant de l’initiative.
Des affiches seront notamment placées dans les établissements. Certaines rappellent que « la production, la possession, la distribution de pornographie juvénile et la publication non consensuelle d'une image intime sont criminelles ». D’autres fournissent les coordonnées de ressources à contacter au besoin.
« Le visuel de la campagne décliné sur plusieurs supports (affiches, cartons de format cellulaire et ultimement en abribus) a été conçu pour montrer aux jeunes les impacts dévastateurs possibles de l’envoi d’un sexto, et ce, quel que soit le sexe de la victime. Avec l’avènement des réseaux sociaux, le partage d’un sexto peut se faire très rapidement entre plusieurs contacts. Si une telle situation arrive, il est primordial d’en parler », encouragent la police et le CALACS.
« Un « sexto » désigne la création, la transmission ou le partage d’un message à caractère sexuel, érotique, pornographique ou intime, accompagné ou non d’une photo. Il peut être envoyé par voie électronique sous forme de texto, par une application de messagerie, sur un réseau social ou autre », détaille le communiqué.

Projet SEXTO
"Né de la collaboration entre le Service de police de la Ville de Saint-Jérôme et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), le Projet SEXTO a été déployé en décembre 2020 dans les six écoles secondaires" de son territoire indique la police de Châteauguay. "Intervention, prévention, formation ainsi que des outils adaptés sont au coeur du développement de ce projet. Son objectif est de permettre aux écoles et au personnel policier d’intervenir dans un cadre défini avec des outils et une démarche d’intervention novatrice et unique afin de limiter la propagation des images et diminuer les conséquences pour les victimes, précise le service. 38 intervenants ont été formés pour appliquer la méthode SEXTO. Des trousses SEXTO ont été distribuées à ces derniers dans les écoles participantes afin de leur prêter assistance lors de situations de sextage."

La formule permet d'accélérer le processus judiciaire. "Pour la majorité des jeunes impliqués dans un cas de sextage, le délai de traitement d’un dossier passe de plusieurs mois avec la méthode traditionnelle à quatre jours avec la méthode SEXTO. Depuis le début de l’année 2021, six dossiers ont été traités au moyen de cette méthode", fait part le SPC
Pour de plus amples renseignements, consulter le site web du Projet SEXTO au www.pasobligedetoutpartager.info

Des ressources à contacter :
Calacs-chateauguay.ca
450-699-8258
AidezMoiSVP.ca
Aide les adolescents à bloquer la propagation de photographies et de vidéos à caractère sexuel et les accompagne si une telle situation survient.
Cyberaide.ca
Centrale canadienne de signalement des cas d'exploitation sexuelle d'enfants sur Internet
Projetxox.ca (violence amoureuse)
 Jeunessejecoute.ca
1-800-668-6868
 Ligne d’écoute agression sexuelle
1 888 933-9007
 Service de police de Châteauguay
https://ville.chateauguay.qc.ca/service-de-police/programmes-communaute-et-prevention/
450 698-1331 option 5