CAS #1 / ANDRÉ LEROUX ET CHRISTIANE MAURICE

Dans cet épisode troublant, nous revenons sur l’un des meurtres les plus marquants de la région de Vaudreuil-Soulanges : le double homicide d’André Leroux, maire de Saint-Clet depuis 17 ans, et de sa conjointe Christiane Maurice, abattus dans leur résidence du chemin du Rubis au Nord, le 5 juillet 1994.

Avec Mario Pitre, journaliste chevronné, nous reconstituons les événements de ce matin d’été où le couple, revenu de leur chalet de Saint-Zotique, s’apprêtait à commencer une journée ordinaire. Christiane Maurice appelle le 911 dans la panique : un coup de feu retentit pendant l’appel. Lorsque les policiers arrivent, ils découvrent les deux corps dans une chambre de la maison. Tous deux étaient habillés pour le travail.

Rapidement, l'enquête s’emballe. Un entrepreneur venu faire des travaux est pris en otage par le suspect, qui l’utilise pour fuir avec le véhicule d’André Leroux jusqu’à Montréal, où il le libère sans violence mais non sans menace. L’identité du tireur reste inconnue.

Très vite, des soupçons se cristallisent autour d’un possible règlement de comptes. Quelques semaines avant le drame, une importante opération contre la contrebande d’alcool et de cigarettes avait mené à plusieurs arrestations dans la région. Des sources laissent entendre qu’André Leroux aurait servi d’informateur pour la GRC. Ce rôle potentiel pourrait avoir motivé l’assassinat, sa compagne devenant une victime collatérale.

Les policiers explorent diverses pistes, dont celle d’un homme impliqué dans le trafic de drogue aperçu avec M. Leroux. Mais malgré les années, aucun suspect n’est officiellement accusé. L’enquête demeure ouverte, mais au point mort.

Au fil des décennies, les proches ont appris à vivre avec ce drame. La fille de M. Leroux, encore marquée par les événements, a refusé de témoigner publiquement. Dans un village tissé serré comme Saint-Clet, ce double meurtre continue de hanter les mémoires, malgré le temps qui passe.

Ce récit, comme bien d’autres dans notre série, soulève une question persistante : jusqu’à quand restera-t-on dans l’ombre?

« Il n’y a pas eu de vol. C’est un professionnel qui a fait le travail. » — Mario Pitre