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Charles-Olivier Patenaude acquitté de 14 chefs d’accusation

le mercredi 08 février 2023
Modifié à 13 h 47 min le 08 février 2023
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Charles-Olivier Patenaude. (Photo : archives)

Le Châteauguois Charles-Olivier Patenaude a été acquitté, le 12 janvier, de 14 chefs d’accusation liés à la production et la distribution de pornographie juvénile qui pesaient contre lui.

La plaignante, une adolescente de 15 ans à l’époque, reprochait à M. Patenaude d’avoir fait circuler des photos d’elle nue sur les réseaux sociaux à partir de faux comptes et d’avoir utilisé ces faux comptes pour les envoyer à des adolescents en leur demandant des photos d’eux dénudés en échange.

Selon le jugement de la Cour, Charles-Olivier Patenaude, qui avait 18 ans à l’époque, a fréquenté cette adolescente pendant quelques mois. Pendant cette période, ils se sont volontairement échangé des photos d’eux nus.

Après leur fréquentation, l’adolescente a appris que des photos d’elle, sans vêtement, circulaient notamment via l’application Snapchat. Entre 2013 et 2016, cinq garçons (3 mineurs et 2 majeurs) ont reçu de telles photos provenant de comptes au nom de la plaignante. Il s'agissait de faux comptes.

La jeune fille a porté plainte à la police, «après avoir été informée par les médias que M. Patenaude est accusé pour des crimes à connotations sexuelles» en juin 2020. Ce dossier suit son cours (voir plus bas).

Elle n’a pas nié avoir envoyé des photos d’elle nue à d’autres garçons que M. Patenaude, mais seul ce dernier en a reçu avec son visage. La poursuite se basait sur cette preuve pour démontrer que l’accusé était le seul à pouvoir commettre les infractions.  

La poursuite a présenté plusieurs témoignages, dont des garçons qui disent avoir reçu des photos d’un faux compte. «Il est difficile en l’espèce de départager dans les témoignages présentés ce dont les témoins ont réellement eu connaissance et ce dont ils ont entendu parler, écrit la juge Marie-Chantal Doucet dans son jugement. Des photos de J., nue, ont circulé et fait l’objet de conversations à l’époque. La ligne entre les faits et les spéculations est mince.»

De son côté, Charles-Olivier Patenaude reconnait avoir échangé des photos de nudité via l’application Snapchat avec l’adolescente, mais nie les avoir partagées ou enregistrées. « Une fois ces photos reçues, elles disparaissent après 10 secondes. Il n’a conservé aucune de ces photos. Il n’a pas fait de capture d’écran ni de «photos de photos» de J.» dit-on au sujet de son témoignage.

La juge de la Cour du Québec a conclu que « la preuve, analysée dans son ensemble, ne permet pas de tirer les inférences recherchées de façon raisonnable et logique et ne démontre pas hors de tout doute raisonnable la commission des infractions par l’accusé», écrit Marie-Chantal Doucet.

Procès à venir dans un autre dossier

Charles-Olivier Patenaude sera de retour, en mars, au palais de justice de Valleyfield pour subir son procès dans un autre dossier qui date de 2020. Il fait face à huit chefs d’accusation dont leurre, d’avoir rendu accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite, d’extorsion et de communications harcelantes.

Les faits reprochés au Châteauguois impliquent quatre personnes dont trois d'âge mineur, et seraient survenus entre décembre 2018 et avril 2019.   Il aurait transmis des images sexuellement explicites par des moyens de télécommunication, aurait demandé des images intimes en retour et aurait menacé un plaignant d'avoir une relation sexuelle pour obtenir un emploi, précise la dénonciation. 

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