Cinq questions à Jordan Officer

Le bluesman montréalais Jordan Officer viendra réchauffer les planches de la salle Jean-Pierre Houde du Centre Culturel Vanier le 18 mars. Le Soleil de Châteauguay s’est entretenu avec lui.
Votre dernier album, Blue Skies, est votre quatrième en solo. Pourquoi l’avoir nommé ainsi?
«Le titre vient d’une pièce de Tom Waits, que je reprends sur l’album. C’est une chanson très significative pour moi parce que c’est l’une des premières que j’ai accompagnée à la guitare. Je trouvais aussi que c’était un bon titre pour un album qui a été en grande partie inspiré d’un séjour à Los Angeles. Le titre évoque bien l’ambiance relaxe qui régnait là-bas et qui transparaît dans le disque.»
Avant votre séjour à L.A., vous êtes allé passer quelques mois à New York. De la même manière, vous voyagez en Europe, notamment pour des spectacles avec Susie Arioli, avec qui vous continuez de collaborer. Quel est le rôle de ces voyages dans votre progression artistique?
«J’ai toujours vécu à Montréal. Quand on sort de notre environnement, on voit les choses d’une autre façon. On perd ses points de repère et on découvre des chemins qu’on n’a pas l’habitude de prendre. Pour moi, c’est une façon de me renouveler.
J’ai eu la chance de faire de longs séjours dans deux grandes villes de musique, de rencontrer les musiciens là-bas. À New York, c’était un beat rapide, les gens étaient productifs. Alors qu’à L.A., les gens profitaient plus de la vie. La Ville est moins dense, même si c’est plus grand. La mer donne une autre dimension tout comme la proximité avec le Mexique. C’est difficile de ne pas être influencé par cette ambiance.»
Certains définissent votre style musical comme un mélange de jazz, de country et de blues. Est-ce que vous trouvez que c’est juste?
«Oui. Ce sont trois styles qui sont liés par leurs racines. J’ai d’ailleurs étudié en jazz à Mc Gill. Mais si j’avais à définir plus précisément mon style, je dirais que ça ressemble plus au blues. D’ailleurs, quand j’ai découvert cette musique, ç’a changé ma vie. En fait, c’est devenu ma vie.»
Après avoir donné des spectacles à l’international, comment envisagez-vous les tournées dans de plus petites villes du Québec, comme Châteauguay?
«Pour moi, c’est plus une question de public que de lieu. Qu’on soit à un endroit ou à un autre, le public change de soir en soir. Et chaque public crée une ambiance différente dans la salle. Une énergie à laquelle on s’adapte. Quand on est sensible à cette énergie, le spectacle est différent chaque soir. Comme si le public faisait partie du spectacle.»
Est-ce que vous avez déjà planifié le prochain voyage inspirant?
«Je prévois aller passer trois semaines en Louisiane. J’ai vraiment hâte. C’est là que sont les racines du blues.»