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Contrer le cancer de la peau, une manche à la fois

le dimanche 02 juin 2024
Modifié à 15 h 09 min le 31 mai 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Vivre librement à l’extérieur. Marie-Ève Richard n’a pas pu jouir pleinement de cette liberté pendant plusieurs années après avoir été atteinte d’un cancer de la peau. Trois ans après une récidive, la Laprairienne qui est aujourd’hui en rémission sensibilise désormais la population aux dangers de l’exposition au soleil, grâce à des manches protectrices aux rayons ultraviolets.

Selon la femme de 42 ans, le cancer de la peau est banalisé. Celle qui a reçu son premier diagnostic de mélanome à 24 ans se souvient du moment où elle a appris la nouvelle.

«Ç’a été un choc, confie l’entrepreneure derrière la compagnie Krabéo. De recevoir un diagnostic de cancer aussi jeune m’a permis d’être conscientisée très tôt.»

À 39 ans, à la suite de sa récidive, Marie-Ève Richard a voulu trouver des solutions pour à la fois sensibiliser et protéger dans un contexte où le cancer de la peau «est évitable à 90%». Elle a d’abord conçu des maillots de bains «avec protection UPF50+ qui respectent les plus hautes normes mondiales de protection solaire». La Laprairienne cherchait une solution pour profiter pleinement de la plage et du soleil tout en protégeant sa peau.

«C’est le désir de vouloir vivre librement à l’extérieur, justifie-t-elle sur les raisons qui l’ont motivée à lancer son projet. J’ai une condition médicale particulière et je reste quand même toujours un peu plus vulnérable, mais les cancers de la peau sont en augmentation à travers le monde. Je pense qu’il faut avoir une prise de conscience. C’est pour ça que j’ai eu ce désir d’apporter une solution de confiance sur le marché québécois.»

Mme Richard estime qu’il y a un manque de sensibilisation sur cet enjeu.

«On ne fait pas assez de prévention, surtout pour un cancer qui est en augmentation et pourtant évitable, croit-elle. Nous avons de fausses croyances à défaire.»

Elle ajoute que cinq à sept coups de soleil durant l’enfance augmentent de 75% les risques de développer un cancer de la peau à l’âge adulte.

Les manches certifiés UPF50+ bloquent 99% des rayons UVA et UVB. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Projet pilote

Marie-Ève Richard s’est récemment lancée dans la création de manches protectrices. Intéressée par son initiative, la Ville de la Prairie déploie un projet pilote cet été pour permettre à une vingtaine d’employés des travaux publics d’en porter. Sur le principe d’une base volontaire, une dizaine d’employés ont manifesté l’intérêt.

La survivante juge que les travailleurs extérieurs courent un risque en restant trop longtemps au soleil.

«Selon l’Organisation mondiale de la santé, les risques d’attraper un cancer de la peau augmentent de 60% chez les travailleurs qui sont à l’extérieur, soutient-elle. Ils sont exposés au soleil pendant toute la journée dans les pires moments d’ensoleillement. Je me suis dit qu’il y avait beaucoup de travailleurs qui n’avaient pas choisi de mettre leur santé en danger pour aller travailler.»

Se disant «soucieuse de la santé et du bien-être de ses employés», la Ville est «fière de pouvoir soutenir une entreprise locale à travers ce projet».

En magasin, les manches Krabéo sont disponibles notamment au Sports Experts de Brossard et en pharmacie à Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo gracieuseté)

Cancer de la peau

Selon la Société canadienne de cancer, le mélanome prend naissance dans les cellules de la peau appelées mélanocytes. De plus, le nombre de nouveaux cas de mélanome a augmenté chez l’homme et la femme depuis les 30 dernières années, alors que plus d’hommes que de femmes en sont atteints.

«De penser qu’avoir une peau bronzée c’est une peau en santé, c’est faux, c’est le contraire.»

-Marie-Ève Richard