Je me suis engagé à courir avec Banffy quand je l’ai adoptée à la SPCA l’été passé. Je tiens parole et le coup.
Au début, je tenais la belle Husky en laisse et ça laissait à désirer. En route, Banffy se faufile rarement dans le décor en ligne droite à une vitesse constante. Le parfum des poteaux d'Hydro-Québec arrêtent souvent ses pattes sec. Ou bien c'est une envie pressante. Elle peut aussi bifurquer à droite à la vue d'un écureuil ou à gauche pour saluer un chien captif dans une cour. Mon épaule en prenait pour son grade avec tous ces changements d'orientation.
Comment respecter mon engagement tout en évitant un divorce entre mon bras et mon torse ? J'ai découvert qu'il existait un harnais conçu exprès pour se déplacer en tandem humain-chien. Le dispositif ceinture les hanches et le bas du dos du maitre. Son partenaire à quatre pattes est retenu par le poitrail. Les deux sont reliés par une longe élastique.
J'ai acheté cette espèce d'attelage dans un magasin spécialisé pour environ 150 $. C’est un peu compliqué à enfiler au début, surtout pour la partie canine, mais on s’adapte vite. Et ça vaut vraiment la peine. Le bonheur !
L’équipement permet de libérer les deux bras, ce qui est très utile en course à pied. On a un meilleur contrôle sur l'animal. C’est plus confortable tant pour le bipède que son compagnon au double de pattes.
Avec le dispositif, le chien se trouve à tirer son maître. Il s'agit d'un sport «tracté» appelé «canicross».
Sur ses gardes
Quand je cours avec Banffy, je dois toujours rester sur mes gardes. Elle peut toujours bifurquer sans avertissement ou improviser un virage vers un cycliste ou une auto.
Pour réduire les risques d'impact avec un vélo, j'évite les pistes cyclables. Nous empruntons les trottoirs, les accotements et les sentiers à l'écart de la circulation automobile.
Ma boucle préférée est décrite dans ce reportage :
une boucle de 5 km aux multiples visages.
J’ai commencé par de courtes sorties à l’été 2015. Malgré des pauses hydratation en route, Banffy avait la langue à terre. Au fil des semaines, j’ai constaté que plus la température baissait, plus elle courait vite et était à l’aise. J’ai fait avec elle plusieurs randonnées de plus de 20 km cet hiver sans qu’elle ne témoigne le moindre signe de fatigue. Les chiens de traineaux les mieux entrainer peuvent parcourir une centaine de kilomètres par jour à une vitesse de croisière de 30 km/h en tirant de lourdes charges alors, en vrai, je ne suis vraiment pas de taille pour elle. Au froid.
Avec le retour del'été, j'arrose Banffy avant de partir et on fait un circuit le long de la rivière Châteauguay et du lac Saint-Louis où elle peut se rafraîchir à tous les dix minutes.
Règle générale, Banffy ne va pas très vite. Elle file à une moyenne proche de 9 km/h. Pour elle, c’est un petit trot. Mais si un cycliste ou un skater ou un autre coureur nous dépasse, attention ! Elle tourne la tête vers lui et elle accélère à toutes pattes. Les miennes ont intérêt à s’animer. On peut avancer à 15 ou 16 km/h. Même chose si on court en groupe. Elle se démène pour être devant. Normal puisque le chien qui arrive en premier boit et mange en premier, nous a expliqué son docteur.
Quand Banffy se déplace à une vitesse constante, bien concentrée, m'entrainant dans son sillage, ses quatre pattes animées comme des tiges de métronome, la sensation est géniale. C'est vraiment agréable.
On court ensemble entre 60 et 80 km par semaine. Si je laisse trop de temps passer après une sortie, genre 24 heures, Banffy fait des longueurs dans la maison les quatre pattes au plancher. Alors, on sort presque chaque jour.
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