Communauté

Dan Bigras partage sa vision de la communication

le mercredi 30 janvier 2019
Modifié à 9 h 30 min le 30 janvier 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le chanteur Dan Bigras a présenté sa conférence Vivre ensemble au Rendez-vous socioéconomique Roussillon, organisé par la MRC de Roussillon, au musée Exporail à Saint-Constant, le 29 janvier. Devant des citoyens, des gens d’affaires, d’organismes communautaires et du milieu politique du Roussillon, M. Bigras a livré un témoignage afin de parler de «différentes voies de communication pour qu’on soit une société et non pas des voisins.» Qu’il s’adresse à un public d’une multinationale, d’un hôpital psychiatrique ou d’une école, Dan Bigras dit utiliser le même langage. «Ça semble être des milieux différents, mais ce ne l’est pas», dit celui qui est connu pour son franc-parler. Il s’est permis de raconter une histoire en évoquant le fait que «quand on parle d’enfants, des vôtres ou de nos enfants collectifs, tout le monde comprend». L’artiste a travaillé avec une quinzaine de jeunes référés par le Dr Julien, pédiatre ayant mis sur pied une approche sociale en communauté dans sa pratique. Ce dernier disait ne plus savoir quoi faire avec ce groupe, puisque les jeunes «ne parlaient plus à personne». La majorité d’entre eux avaient vécu des agressions multiples et de la violence. Selon M. Bigras, leurs canaux de communication étaient fermés. «C’est normal. Si à chaque fois qu’ils les ouvrent, un ou des adultes malfaisants entrent pour leur faire mal, c’est évident qu’ils les referment», explique-t-il. Il ajoute que la rage, souvent exprimée, est aussi un canal de communication. Pour les aider, le chanteur a eu l’idée de leur donner des cours d’arts martiaux. Il décrit la démarche comme une façon, entre autres, d’évacuer et d’encadrer la colère intérieure de ces jeunes.
«Le regard ça redonne la dignité. Quand on n’est pas vu, on n’est pas écouté. La misère, c’est dur à regarder.» -Dan Bigras
«Il s’est passé de très beaux moments», se souvient M. Bigras. Il raconte notamment qu’un intimidateur s’est retrouvé dans le groupe de sa victime. Celle-ci a réglé ses comptes dans le ring et les deux jeunes sont devenus de grands amis. «Beaucoup de choses se réparent de façon instinctive», affirme le chanteur. Après les cours d’arts martiaux, les jeunes se remettaient à s’ouvrir et à parler grâce à l’apaisement ressenti. L’un d’eux a même fait semblant que son taxi ne s’était pas présenté pour être reconduit à son centre jeunesse et avoir un moment pour se confier à M. Bigras. «Ils ont trouvé, au travers d’une violence balisée et responsable, le droit d’être eux-mêmes et de la discipline en plus», dit le chanteur.