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De l'espoir pour le futur du Sacré pain à Sainte-Martine

le lundi 23 août 2021
Modifié à 11 h 29 min le 22 septembre 2021
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Le Sacré pain devra quitter le local sur la rue Saint-Joseph. (Photo : Le Soleil de Châteauguay - Paula Dayan-Perez)

La boulangerie artisanale le Sacré pain, fierté martinoise, devra déménager. Alors que le 7 août dernier l’entreprise annonçait sa fermeture en raison du non-renouvellement de son bail, la mobilisation de la communauté et un coup de pouce par la Ville de Sainte-Martine ont donné l’espoir aux propriétaires de pouvoir continuer les opérations.

Après plusieurs semaines d’incertitude, Pier-Olivier Madgin, co-fondateur de la boulangerie avec sa conjointe Alexandra Fortin, a hâte retrouver un lieu fixe. «C’est énormément de montages russes, exprime M. Madgin. Il n’y a pas juste moi et ma conjointe que ça affecte, ce processus. Nos employés aussi, ils sont très affectés par ça. Je me sens exténué, je suis tanné de livrer cette bataille-là».

Le 16 juillet dernier, la boulangerie écrivait sur sa page Facebook être arrivée à une impasse avec les propriétaires de l’immeuble qui lui louent un local. Ces locateurs hésitaient à renouveler le bail au profit d’un autre commerce «franchisé», indiquait la publication. «Nous nous remettrons aux fourneaux la semaine prochaine, mais ce sera peut-être les dernières fois», écrivait la compagnie.

Ce cri du cœur a provoqué une grande réaction dans la communauté, qui est venue à la défense de la petite entreprise. Une pétition virtuelle appuyant la boulangerie artisanale a également fait le tour des réseaux sociaux, amassant 1 200 signatures.

Frôler la fermeture

Le 7 août, le Sacré pain annonçait sa fermeture pour la fin du mois. Les boulangers avaient reçu une confirmation de l’achèvement de leur bail. Ils affirmaient également ne pas être en mesure de se relocaliser.

Pier-Olivier Madgin et Alexandra Fortin décrivaient «des difficultés avec l’urbanisme de la ville». Le seul local qui était approprié pour un tel commerce n’avait pas le type de zonage requis. Avec les élections municipales prévues pour novembre, un changement de zonage aurait pris entre 3 à 6 mois, un délai «beaucoup trop long et incertain pour arriver à une solution viable», affirmaient les propriétaires de l’entreprise sur Facebook. Leur bail se terminait à la fin du mois de septembre.

C’est à la suite de cette publication que la Ville les a contactés. Une réunion d’urgence a été organisée avec la mairesse, une conseillère municipale, des représentants de la MRC de Beauharnois-Salaberry et du programme Accès Entreprise Beauharnois-Salaberry. Ce dernier fournit de l’aide financière aux entreprises locales. «C’est à ce moment-là que tout a débloqué, que tout a accéléré parce que il y a eu une énorme pression des clients», relate M. Madgin.

Vers un déménagement probable

Une solution semble être dans les cartons. La Ville de Sainte-Martine a proposé d’accélérer le processus de changement de zonage pour l’ancien local du traiteur Double-délice, sur la rue Saint-Joseph, à l’entrée du village. Le zonage actuel ne permet pas la vente du détail.

Selon le plan de la municipalité, les démarches seraient complétées juste avant la fin octobre. Les propriétaires de l’immeuble où loge présentement le Sacré pain ont accepté que ces derniers restent dans les locaux un mois de plus, un geste pour lequel les boulangers sont reconnaissants. 

Même s’il demeure prudent, M. Madgin croit voir une lumière au bout du tunnel. «Il reste à savoir la suite, dit-il. Si effectivement, notre propriétaire actuel nous laisse un mois de plus, que les prochains propriétaires nous attendent, il reste le zonage au niveau de la Ville. À partir de ce moment-là, oui, je pense qu’il y a une solution». Le Sacré pain en processus de demande d’aide financière avec le programme Accès Entreprise Beauharnois-Salaberry pour son déménagement.

M. Madgin trouve toutefois que ce dossier est devenu «trop gros pour rien».

«Je ne remercierai jamais assez mes clients, confie-t-il. Tout le monde nous a supportés énormément là-dedans. On a fait ce qu’on pensait devoir faire pour survivre. Mais au départ, ça part d’un malentendu entre nous et le propriétaire. S’il n’y avait pas eu ce malentendu-là, il n’y aurait pas eu toute la saga qui a suivi», affirme-t-il. L’entrepreneur n’a pas voulu rentrer dans les détails. 

Le Soleil de Châteauguay a contacté une des propriétaires de l’immeuble, qui a refusé de commenter.