De l'amiante trouvée dans les murs qui leur coûte cher
Le quotidien d’une famille de Beauharnois a été bouleversé par la découverte d’amiante dans les murs de sa maison. Et l’impact sur son budget est majeur.
Cindy Doucet et Jean-Claude Corsilli ont acheté leur propriété du chemin Saint-Louis en 2008. À la fin de l’année 2015, ils envisageaient la vendre. «Avant, nous avons fait des vérifications. C’est là que nous avons découvert la vermiculite dans les murs contenant de l’amiante. Le 24 décembre à midi. Il y en avait partout, partout, partout !» raconte Mme Doucet.
Avec le temps, le produit utilisé comme isolant dans la maison bâtie en 1946 s’est désagrégé et libérait dans l’air les minuscules fibres d’amiante dommageables pour le système respiratoire.
«Une fois dans les poumons, on ne s’en débarrasse pas. On ne pouvait plus rester dans la maison. Il fallait la décontaminer», fait part Mme Doucet. Le couple et ses deux enfants sont allés vivre ailleurs à partir du début du mois de janvier. La demeure a été vidée. «On a perdu tout ce qui est textile, qui pouvait contenir des fibres d’amiante : le sofa, les serviettes, les doudous», énumère Cindy Doucet.
Décontamination
Trouver la bonne entreprise pour effectuer la décontamination a été difficile, souligne-t-elle. Le couple a finalement fait affaire avec la compagnie AsbestosPro, qui a effectué le travail en quelques jours au mois de juin.
Un travail sévèrement réglementé par la CNESST anciennement connue comme la CSST, a informé Dave Soucy, propriétaire de l’entreprise avec Richard Ouimet, interviewés alors qu’ils achevaient leur mission. Les deux hommes travaillent à l’intérieur de la maison vêtus d’une combinaison digne d’un astronaute et une foule de mesures sont en place pour empêcher l’amiante de s’échapper à l’extérieur de l’immeuble. L’air à l’intérieur est testé chaque jour.
La substance est enfermée dans des sacs hermétiques qui seront éliminés de façon appropriée.
Courante
Selon M. Soucy, l’amiante est assez courante dans les constructions qui datent d’avant 1985. «Pour les maisons bâties avant 1970, c’est une chance sur deux. Il peut y en avoir dans n’importe quoi : le crépi, le plâtre, la peinture», a-t-il illustré. La présence d’amiante ne pose pas nécessairement un risque pour la santé, a nuancé le spécialiste. «S’il y en a dans le grenier d’une maison, que c’est solide et qu’on n’y touche pas, il n’y a pas de problème. Ce n’est pas nécessaire de l’enlever», a-t-il spécifié.
Même chose pour un mur de plâtre contenant de l’amiante. Le danger avec ce matériau c’est lorsqu’on le coupe ou l’altère d’une autre façon. La règlementation concernant l’amiante vise surtout à protéger les travailleurs de la construction, a rappelé M. Soucy.
Selon lui, bon nombre d’entrepreneurs ne se méfient pas de l’amiante. «Il y en a beaucoup et c’est méconnu», a-t-il dit.
Son entreprise décontamine une quarantaine de bâtiments par année.
Facture salée
La décontamination va lui coûter environ 20 000 $, a mentionné Mme Doucet. Si elle calcule l’ensemble des travaux à effectuer et les coûts connexes, la facture grimpe à 95 000 $. Mme Doucet aurait souhaité obtenir l’aide de l’État. «À l’époque, le gouvernement subventionnait l’emploi de l’amiante. Il devrait nous aider aujourd’hui pour s’en débarrasser», considère-t-elle.
Comme les dommages ne sont pas couverts par l'assurance et que les revenus de la famille ont diminué à la suite du changement de statut d'emploi du papa, il est devenu en décembre «saisonnier», Mme Doucet a lancé un appel à l'aide sur le site gofundme. Voir : https://www.gofundme.com/retourchenous