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Décès du Pape François: l'évêque de Valleyfield invite à la prière

le lundi 21 avril 2025
Modifié à
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Mgr Alain Faubert lors d'une rencontre avec le Pape François. (Photo Diocèse de Montréal)

En réaction au décès du Pape François en ce Lundi de Pâques à l'âge de 88 ans, l'évêque du diocèse de Valleyfield, Mgr Alain Faubert, a publié un long message en hommage du défunt père.

En voici le libellé:

Notre bon pape François nous a quittés pour la Maison du Père! Il prend son envol au soir de la Résurrection du Seigneur, au matin de ce jour dédié à Notre-Dame-de-Vie. Jésus et Marie lui tendent les bras. Il ne meurt pas, il entre dans la Vie.
Je dis « le bon pape » François, parce qu’il me fait penser, depuis le tout début, par sa simplicité, au bon pape Jean XXIII. Comme lui, il aura voulu être ce que doit être un évêque : un pasteur. Et cet évêque de Rome, premier parmi les évêques, aura su accompagner son peuple, en marchant au milieu de lui, parfois devant pour le guider, et parfois derrière, pour se laisser guider par lui. Parce que, comme François le disait si bien, le saint Peuple de Dieu, doté du « sens de la foi », sait où il s’en va.
Tout au long de ces douze années à la tête de l’Église catholique, le « bon pape » François aura misé sur la bonté, la bienveillance, le dialogue et l’écoute. Avec la conviction, sans doute, que seule la bonté nous ouvre le coeur pour accueillir la vérité. Et que la vérité de l’Évangile est justement le visage de bonté et de miséricorde de Dieu que Jésus nous a dévoilé.
Mais François n’était pas « bonasse », loin de là! Il n’a pas manqué de « brasser la cage ». Dès le début de son pontificat, il a voulu que nous nous branchions sur la Joie de l’Évangile (Evangelii gaudium). Il nous a mis au défi d’être les promoteurs d’une « écologie intégrale » qui a le souci des plus pauvres en « mondialisant » la solidarité (Laudato Si). Il a souhaité, avec d’autres leaders religieux, que nous nous regardions tous comme des frères et des soeurs en humanité, au-delà des frontières confessionnelles (Fratelli tutti). Il nous a engagés en Église dans une conversion pastorale qui sait accompagner les personnes, les couples et les familles dans leur situation parfois complexe (Amoris laetitia).
Dernièrement, il a consacré ses dernières forces à ce que nous retrouvions, par un cheminement synodal, l’ADN de notre Église comme « marchant-avec » chacun de ses membres, même les plus éloignés, et « marchant-avec » tous les humains, solidaire tout spécialement des migrants et des réfugiés, si proches de son coeur.
Tout cela, en fidélité à l’Évangile, à son appel radical à aimer concrètement, à ne pas nous réfugier derrière le paravent facile de la Loi ou des normes, mais en étant comme un « hôpital de campagne », prêts à nous salir les mains pour aider notre prochain.
Il l’aura fait à sa manière, bien sûr. À la manière d’un jésuite qui place le discernement au coeur de sa pratique. Et, avec le discernement, les décisions difficiles à prendre, sans chercher à plaire, sans complaisance. Mais toujours avec miséricorde, selon sa devise épiscopale.
Ses détracteurs diront qu’il était têtu, entêté. C’est souvent comme ça quand on est en désaccord avec quelqu’un. J’affirme plutôt qu’il aura eu du courage, de la ténacité et de la persévérance pour engager l’Église dans des réformes nécessaires, et pour interpeller les plus puissants de ce monde à mettre leur pouvoir au service de la véritable justice et de la véritable paix, « pour tous, tous, tous! »
Je prie que cette voix prophétique qui s’éteint ressuscite en de nombreuses autres. Notre monde a besoin d’hommes et de femmes inspirés et inspirants, libérés de la peur et confiants dans ce que nous pouvons accomplir quand nous nous laissons guider par l’Esprit.
Prions pour le repos en Dieu de notre frère le pape François, qu’il soit accueilli dans le mystère de l’Amour plus fort que la Mort que nous célébrons ces jours-ci. Je vous invite, frères et soeurs, à prendre le temps de vous recueillir, d’allumer un cierge ou une bougie à la mémoire du « bon pape » François.
Je vous invite aussi à me retrouver vendredi soir prochain, à 19h30, à la Basilique-Cathédrale Sainte-Cécile, pour une vigile de prière. En toute simplicité, comme notre pape l’aurait voulu…
Donne-lui, Seigneur, le repos éternel et que brille à ses yeux la lumière sans fin. Amen!