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Des élus votent contre une hausse de taxes de 6,4 % à Beauharnois

le jeudi 12 décembre 2019
Modifié à 14 h 33 min le 13 décembre 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Le budget 2020 de la Ville de Beauharnois n’a pas été adopté lors de la séance extraordinaire du conseil du mardi 10 décembre, car trois conseillers sur cinq (un était absent) ont voté contre une hausse de taxes de 6,4%. Pour les propriétaires d’une habitation (maison unifamiliale et condo) d’une valeur moyenne estimée à 235 000 $ l’an prochain, le compte de taxes s’élèverait à 2 584 $. Cette année, le citoyen a payé, en moyenne, 2 456 $ en taxes pour une maison de 221 600 $. C’est donc une hausse au compte de taxes de 128$ qui a été suggérée lors de la présentation du budget. Contre la hausse de taxes La conseillère municipale du district 6 Linda Toulouse proposait d’étaler cette hausse de taxes foncières sur quelques années afin de réduire le fardeau fiscal des contribuables. « Dans mon quartier, les citoyens sont presque tous des jeunes familles de trois ou quatre enfants. Ils ne peuvent plus payer, c’est ça que je trouve malheureux. Je sais qu’on va me dire le 15 % l’année passée penses-y plus, mais le 15 % de l’année passée; ils l’ont sorti de leur portefeuille. […] Les gens, ce qu’ils m’ont conseillé, c’est de voter contre. […] Je veux garder mes citoyens dans mon quartier et c’est pour ça que je vote contre le budget », commente-t-elle. Jocelyne Rajotte, conseillère du district 1 abonde dans le même sens. « Ce qu’on voulait c’est peut-être avoir une augmentation plus restreinte, peut-être 3%. Je pense que tout le monde sait qu’on n’a pas le choix comme dit Mme Toulouse. […] Moi aussi dans mon secteur, il y a beaucoup de petites familles et faut penser à ces gens-là », renchérit-elle. Alain Savard du district 5 croit que les projets qui se dessinent (Ikéa et Google) seront une source de revenus importante pour les prochaines années. Vers la fin de la séance, dans un long discours qui justifiait son opposition, il soulignait qu’une hausse de taxes n’était pas nécessaire puisque le quartier industriel de la Ville est en plein essor. « On est en plein développement, je suis contre la hausse de taxe cette année. […] Je suis au courant qu’on peut descendre notre taux de taxation et l’ajuster, il faut voir tous les argents à venir », laisse-t-il entendre. La dette dans la mire Pour sa part, le maire Bruno Tremblay faisait mention qu’en 2018, le budget de la Ville avait un déficit de 1,5 M$. « Il a fallu faire un règlement d’emprunt sur cinq ans et nous venions de réduire notre capacité de dépenser. Elle est réduite à 300 000 $ par année », illustre le premier magistrat. M. Tremblay faisait aussi valoir que la mise de fonds de 7,8 M$ attribuable à l’hypothèque de 30 M$ qui a servi à l’achat de terrain au quartier industriel doit être payée en 2023. « Je comprends qu’il va y avoir des taxes qui vont rentrer, mais là, les taxes qu’on prend, c’est juste pour faire l’épicerie. Je ne rembourse toujours pas. La dette, je vous l’ai montré, elle augmente », a-t-il tranché. Les échanges au conseil étaient particulièrement enflammés en partie à cause de la hausse de 15 % qu’ils ont dû adopter en 2018 pour régler le problème du déficit. La Ville a présenté un budget qui prévoit des revenus totaux de de 27, 5M$ en 2020 comparativement à 25,8 M$ en 2019. Les élus devront trouver un terrain d’entente pour l’adoption du budget qui est reportée en janvier 2020.