Des jeunes sensibilisés à la vulnérabilité de l’ail des bois

Des jardiniers en herbe ont du repérer, dans un espace vert top secret du Grand Châteauguay, leurs semis d’ail des bois qu’ils ont enfoui sous terre l’an passé pour s’assurer que la taille de la pousse soit un succès.
À l’aide d’une étiquette métallique numérotée et répertoriée dans un logiciel, les éducateurs en environnement d’Héritage Saint-Bernard ont pu retrouver les pousses d’ail des bois avec la classe de 6e année de l’école primaire alternative des Trois-Sources à Châteauguay.
« Pour qu’un semi d’ail des bois soit un succès, la pousse doit atteindre 2,5 à 5 cm de longueur et une largeur de 2 à 5 mm. Les graines qui ont été semées par le groupe d’élèves ont démontré de très bons résultats, les pousses montrent une longueur entre 5 à 10 cm et une largeur de 5 à 7 mm, c’est un succès », conclu Gabriel Lépine, éducateur en environnement. La première année serait critique, selon lui.
L’activité a été réalisé en parallèle avec le programme SEM’AILjr afin de sensibiliser les générations future à la biodiversité.
Cette stratégie de conservation a été instiguée par la biologiste André Nault, à la division de la recherche au Biodôme de Montréal. « Ce qu’on voulait, c’était de mettre les jeunes en action. Ce sont les jeunes décideurs de demain et nous voulons les sensibiliser à leur environnement », soutient-elle. En 1995, l’ail des bois est la première espèce indigène à être désignée comme étant vulnérable au Québec. La cueillette abusive à l’époque des années 1970 pour en faire le commerce serait la principale cause au déclin de la population de cette plante comestible.
Au Québec, six régions dont la Montérégie, Laurentides, Lanaudière, Outaouais, Montréal et Laval sont les plus touchées par cette décroissance. Avant de mettre sur pied le volet éducatif de cette initiative, en 1999, le projet SEM’AIL consistait à la repopulation de ces régions. Au départ, les propriétaires d’érablière étaient ciblés puisque leur territoire constituait un endroit propice à l’expansion de l’ail des bois. C’est en 2010 que le programme SEM’AILjr voit le jour, concordant avec l’année de la biodiversité.
Apprentis-biologistes à l’oeuvre
Dans les bois, les jeunes étaient outillés de leur trousse du parfait semeur. « Nous avons mesuré le PH du sol avec cette petite languette de carton et il devait se situer entre 4 et 9 », relate Dimitri Gilliéron, 11 ans, élève de la classe. Dans le cadre de ce programme, les élèves ont eux de la formation en avril sur la biodiversité et les particularités de l’ail des bois.
Ensuite, la classe se rend en forêt pour la plantation. « J’ai appris cette année que cette espèce est vulnérable », fait part Lara Corbin, 11 ans. Lors de la journée du 13 mai, ils en étaient à l’étape de dénombrer les semis émergés de l’an passé, et ensuite, ressemer des graines. Chacun des jeunes devaient planter 100 graines.
« On calcule un mètres et on plante les graines à toutes les deux centimètres », explique Anne Goupil, étudiante en première secondaire de l’école secondaire Louis-Philippe Paré, membre du comité environnement. Pour que cette activité se réalise, une autorisation du Ministère de l’environnement doit être attribuée au meneur de l’activité afin de posséder plus de 2500 graines.
Passible d’une amende
La Loi sur les espèces menacées ou vulnérables précise qu’un particulier peut être passible d’une amende variant de 500 $ à 20 000 $ s’il dépasse la limite de 50 bulbes ou plants cueillis par année. Le montant de l’amende est ajusté à la quantité de bulbe saisi. Ce montant est doublé si une seconde infraction est commise dans les trois ans suivant la première condamnation.
Ail des bois en bref
4 à 6 semaines
Nombre de semaines que les colonies d’ail des bois sont émergées du sol entre la fin du mois d’avril jusqu’à la fin mai.
8%
La portion que les gens peuvent cueillir dans une colonie d’ail des bois.
7 à 10 ans
Nombre d’année avant que cette plante sauvage produise des graines pour ensuite les récolter et les semer.