Des réfugiés ukrainiens logent au Manoir D’Youville

De gauche à droite : M. Jean-Martin Côté, directeur général du Manoir D’Youville, une mère ukrainienne et son fils, M. Éric Allard, maire de Châteauguay. (Photo: Gracieuseté)
Depuis le 15 septembre, une cinquantaine de réfugiés en provenance d’Ukraine ont été accueillis pour de courts séjours au Manoir D’Youville, sur l’île Saint-Bernard à Châteauguay. Cette opération se fait en coordination avec la Croix-Rouge canadienne et permet de donner un peu de répit aux nouveaux arrivants qui vivent leurs premières heures sur le sol québécois.
« La situation en Ukraine, c’est quelque chose qui me bouleversait profondément depuis le début, j’ai alors appelé la Croix-Rouge pour voir si l’on ne pouvait pas aider et accueillir au Manoir des gens ayant fui le pays», a confié au Soleil, Jean-Martin Côté, directeur général du Manoir D’Youville.
Après de nombreuses discussions où le directeur de l’établissement à vanté les valeurs et le cadre champêtre de l’hôtel, la Croix-Rouge a accepté d’y loger des nouveaux arrivants pour des séjours d’une durée moyenne de quatre jours. Par la suite, ils sont redirigés et pris en charge par d’autres organismes venant en aide aux réfugiés, a précisé le directeur de l’établissement.
Gérer le flux de réfugiés
Alors que les arrivées d’Ukrainiens sont quasi-quotidiennes, la section montréalaise de la Croix-Rouge a pour mandat de s’occuper spécifiquement de l’hébergement des nouveaux arrivants lorsqu’ils débarquent de l’avion, a informé Jean-Sébastien Pariseau, porte-parole de la Croix-Rouge.
« Normalement, on les loge à Montréal, mais quelquefois, lorsque les hôtels sont pleins sur l’île, on doit rediriger le flux vers des établissements avec lesquels on travaille dans la périphérie, comme à Châteauguay par exemple. C’est une situation d’urgence et il faut faire vite », a-t-il précisé.
Un moment de répit
« Les sept premiers réfugiés sont arrivés à la mi-septembre et ces derniers étaient vraiment reconnaissants et heureux d’être là! Maintenant, la Croix-Rouge m’a demandé des chambres pour 40 nouvelles personnes du 1er octobre au 30 novembre. On y va par vague, il y a un roulement », a indiqué le directeur de l’hôtel.
Après avoir fui la guerre et affronté un voyage éreintant, les Ukrainiens peuvent ainsi faire du vélo et se ressourcer pendant quelques jours sur le bord de l’eau tout en profitant du calme de l’île Saint-Bernard.
« J’ai parlé avec une dame qui venait d’arriver en bus au beau milieu de la nuit et elle ne savait pas du tout où elle était. Au matin, elle a fait Wow en voyant les lieux, elle trouvait ça vraiment joli! » s’est exclamé Jean-Martin Côté.
Un service cinq étoiles
Ce dernier a confié, non sans une certaine émotion dans la voix, qu’il était fier de l’attitude de ses employés; « ils ont fait un travail remarquable, ils sont vraiment aux petits oignons avec les Ukrainiens et ils font en sorte que leurs courts séjours soient des plus agréables ».
Pour ce qui est de la communication, quelques interprètes sur place facilitent le dialogue entre le français et l’ukrainien et l’application de traduction Google permet aussi aux gens d’entamer un drôle de dialogue.
« Ce n’est vraiment pas facile ce qu’ils vivent, si on peut faire une petite différence ici, je vais être heureux », a conclu M. Côté.