Dur coup pour les restaurateurs

La fermeture des salles à manger dans les restaurants en zone rouge fait évidemment mal aux entreprises de la région. Alors qu’ils avaient renoué avec la clientèle cet été, les restaurateurs espèrent que les gens les encourageront via le service de livraison et de plats pour emporter pendant le mois d’octobre. Le Bistro La Traite, situé dans l’île Saint-Bernard à Châteauguay, a connu une très belle saison estivale, malgré les contraintes sanitaires. «Avec notre belle terrasse et le prix qu’on a reçu (Lauréat du prix Travellers’ Choice), ça allait vraiment bien, dit Jean-Martin Côté, directeur général du Bistro. L’annonce du gouvernement c’est venu comme un coup de barre pour l’équipe.» Il doute que la fermeture ne dure que 28 jours. Dans l’espoir de générer des revenus, le restaurant planche sur un service de boite à brunch et un service de livraison. «On craint que les gens soient un peu frileux à vouloir sortir de chez eux pour aller chercher des repas», mentionne M. Côté. Cette fermeture de la zone rouge a aussi un impact au Manoir d’Youville situé à côté du bistro. «Les gens annulent leur réservation à l’hôtel. Je ne peux pas les faire manger dans la salle à manger. Ils doivent manger dans leur chambre», se désole M. Côté. À contrecœur, le directeur a dû faire des mises à pied. Sur la cinquantaine d’employés qui travaillent au Manoir d’Youville et du Bistro La Traite, seulement cinq ont encore un emploi pour le moment. «On a de très bons employés. J’espère que ça ne durera pas trop longtemps. Je ne veux pas les perdre parce qu’ils se seront trouvé autre chose.» [caption id="attachment_91730" align="alignnone" width="444"] Le maire de Châteauguay Pierre-Paul Routhier et le directeur du Manoir D'Youville Jean-Martin Côté. (Photo: Gracieuseté)[/caption] Dose d’amour de la clientèle Le Bistro Fernand, à Beauharnois, a eu droit à une bouffée d’amour de ses clients juste avant la fermeture obligatoire, en vigueur depuis le 1^er octobre. La veille, les deux services du soir ont affiché complet. «C’était émouvant. On sentait que nos clients étaient de tout cœur avec nous», raconte Diane Lachance, propriétaire du bistro. Elle déplore aussi cette nouvelle fermeture. «C’est désolant pour tous les restaurants qui ont suivi les règles à la lettre. On est puni pour ceux qui n’ont pas suivi les consignes ou qui ne croient pas à la pandémie», commente-t-elle. Mme Lachance cite en exemple un groupe de huit personnes cet été qui souhaitait réserver des places pour un repas à son restaurant. Comme ils provenaient de plus de trois adresses, la propriétaire leur avait expliqué qu’ils ne pourraient pas être tous ensemble à la même table. «Au départ, ils avaient accepté la réservation avec les conditions, mais ils m’ont téléphoné plus tard pour me dire qu’ils avaient trouvé un autre endroit où ils pouvaient être tous ensemble», raconte-t-elle. Ce bistro de Beauharnois a lui aussi connu une très bonne saison estivale, notamment grâce à une grande terrasse rendue possible avec l’accord de la Ville de Beauharnois. Non seulement la clientèle locale était au rendez-vous, mais des gens du grand Montréal se sont déplacés pour goûter au menu, une nouveauté pour ce restaurant ouvert depuis deux ans. «Des gens de L’Île-Perrot sont venus en bateau, ont accosté à la marina et sont venus manger chez nous», se souvient Mme Lachance. Le Bistro Fernand misera sur les repas pour emporter dans le prochain mois. Le gouvernement du Québec a annoncé le 1^er octobre qu’il viendra en aide financièrement aux propriétaires de bars et restaurants en zone rouge. [caption id="attachment_91731" align="alignnone" width="444"] Diane Lachance, propriétaire du Bistro Fernand à Beauharnois.[/caption]