École Saint-Jean-Baptiste : le Club des petits déjeuners en péril

Le Club des petits déjeuners de l’école Saint-Jean-Baptiste à Châteauguay recherche un responsable. Le bénévole Michel Millard laissera son poste à la fin de l’année scolaire après sept années de dévouement. Son départ met le Club en péril, mentionne-t-il.

«S’il n’y a pas de responsable, le Club va fermer. S’il ferme, il ne peut pas rouvrir, avoir une suite dans un an ou deux», dit M. Millard en résumant l’une des règles de l’organisme. Le Club fournit le déjeuner aux enfants de l’école primaire depuis plus de 20 ans.

Michel Millard quitte l’organisme afin de poursuivre son bénévolat au sein de l’Unité communautaire de mesures d’urgence; un poste «moins demandant». «À l’école, c’est cinq jours par semaine de 6 h 15 à 8 h 15», précise-t-il.

Le responsable voit au bon fonctionnement des choses. Il s’assure de la disponibilité des bénévoles et avoir suffisamment de denrées tous les matins dans les réfrigérateurs et sur les tablettes. Le responsable range également les aliments lors de la réception de la commande mensuelle du Club des petits déjeuners.

Au total, 15 bénévoles s’activent le matin de chaque jour de classe. Certaines personnes donnent de leur temps depuis l’arrivée de M. Millard en 2018. Une bénévole veille au bien-être des enfants depuis 18 ans.

Le 13 juin, dernier jour du Club des petits déjeuners pour l’année scolaire, M. Millard ne quittera pas seul. Quatre bénévoles lui emboîteront le pas pour des raisons diverses, dont des déménagements à l’extérieur de la région.

Dans le passé, l’annonce de recherche de bénévoles avait été entendue. Plus les bénévoles sont nombreux, plus ils peuvent espacer leurs passages à l’école. La plupart d'entre eux préparent le déjeuner pour les élèves deux heures par semaine «et le tour est joué», lance M. Millard.

Les bénévoles font manger les jeunes du service de garde à 7 h 15, les marcheurs à 7 h 45 et ceux se transportant en autobus à 8 h. Depuis la rentrée, une soixantaine d’élèves bénéficient de ce repas à l’école. Il leur en coûte 45 $ par année ou 0,25 $ pour un matin. Le repas est disponible sur une base régulière ou à la carte. Le Club s’adresse à tous les élèves de l’école. «Des gens travaillent de bonne heure. On réveille l’enfant une demi-heure avant le départ. On quitte, on le laisse à l’école. On sait que l’enfant va manger», illustre Michel Millard.

Tôt jeudi matin, le Journal est allé à la rencontre de bénévoles du Club des petits déjeuners. Michel Millard, Marcel, Marie-Ève et le chef banane nous ont réservé un bel accueil. La cuisson des crêpes, la préparation des fruits et des verres de lait se déroulent entre deux blagues et des rires. «Ça devient des amis parce que l’on se côtoie tous les jours», a exprimé M. Millard. Bien souvent, les élèves reçoivent leur premier sourire de la journée de la part d’un bénévole du Club.

Jeudi, le responsable Michel Millard, au centre, a préparé les déjeuners en compagnie de Marie-Ève, Marcel et le chef banane. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Un dépannage

Michel Millard a joint l’équipe pour dépanner les bénévoles un mois ou deux, comme responsable. L’annonceur radio à la retraite a servi des petits déjeuners de 2018 à 2025. Pourquoi est-il demeuré aussi longtemps derrière les plateaux de fruits et rôties? «Le geste posé, voir les enfants manger. Un enfant qui entre en classe le ventre vide, ça parait beaucoup», souligne-t-il en faisant référence à la concentration, entre autres.

La directrice de l’école Saint-Jean-Baptiste affirme que le Club des petits déjeuners «fait une réelle différence» chez les élèves. Le service du premier repas de la journée devient un moment de discussions et rires. «Cela renforce les liens entre eux et contribue à créer un environnement scolaire plus uni et harmonieux», note Geneviève Laberge.

Les personnes intéressées par le bénévolat au Club des petits déjeuners peuvent communiquer avec l’école à l’adresse suivante stjeanbatiste@cssdgs.gouv.qc.ca.