Justice

En appel pour son lapin Maya

le samedi 11 mai 2019
Modifié à 7 h 03 min le 11 mai 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Manon Berniqué a perdu sa cause devant la Régie du logement. Mais la propriétaire de Maya entend faire appel.   L’affaire met aux prises Manon Berniqué et l’Office municipal d’habitation de Valleyfield. La dame possède un lapin, Maya, sans que ce soit autorisé sur le bail signé… en 2010. Elle a vécu près de six ans et demi avec le lapin, avant que quiconque ne dépose une plainte. « Le jugement a été rendu le 4 avril. Mais je ne l’ai reçu que le 12. On me donnait 30 jours pour me défaire de Maya. Mais ils m’avaient déjà enlevé une semaine en ne me faisant pas parvenir le jugement rapidement », déplore la dame qui entend demander un appel. Sans compter qu’elle devra changer d’avocate. Me Marie-Josée Gingras plaidera maintenant ailleurs. C’est Me Virginie Damien qui a accepté de prendre le cas de Manon Berniqué et de Maya. Elles ont rendez-vous au Palais de justice de Valleyfield le 21 mai à 9 h 30 pour déposer la demande d’appel. À ce moment, l’animal aura huit ans. « C’est beaucoup pour un lapin. Mais j’espère que nous pourrons encore nous promener ensemble cet été », lance Manon Berniqué qui croit qu’une entente aurait pu être faite dès le début avec les propriétaires de l’HLM.

Nombreux appuis en faveur du lapin

La dame qui a reçu une lettre de son médecin, plaidant la zoothérapie, a aussi reçu des appuis de la population qui lui souhaite bonne chance et l’espoir de l’emporter. « Les gens me le disent. Mais j’ai aussi reçu une lettre qui m’a profondément touchée. Joelle Leblanc, une dame de Soulanges m’a écrit et ça m’a fait du bien », lance-t-elle, émotive.
Voici une grande partie de la missive de Joelle Leblanc. « Bonjour Mme Berniqué, Je m’appelle Joelle Leblanc et je vous écris pour vous donner tout mon appui pour la garde de votre lapin. Dès la première parution, j’ai été interpelée, parce que ma mère venait tout juste de subir la séparation obligée de sa chatte à cause de son admission à l’HLM. C’est avec indignation qu’elle a fait savoir au gestionnaire que c’était non seulement d’une tristesse incroyable pour elle, mais en plus, l’avenir de l’animal était compromis vu son âge et sa santé. Je souhaite sincèrement qui vous puissiez gagner cette ‘’bataille’’ juridique pour que les prochaines propriétaires d’animaux de compagnie, surtout chats et lapins, puissent profiter de leur petit bonheur dans leur résidence de vie. La chatte de ma mère vit maintenant chez moi avec mes autres petits poilus et c’est avec grand soulagement que ma mère peut venir la visiter à sa guise. Je vous offre en toute honnêteté un foyer pour votre lapin si jamais vous êtes à court de solutions. J’ai 43 ans et j’ai des lapins à raison d’un à trois, à la fois depuis que j’ai 18 ans. Présentement je n’en ai qu’un seul de 10 ans et je l’amène jusqu’à la fin. Je suivrai avec attention le résultat de ce jugement important aux yeux de la société. Bonne chance! »