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Touché par une maladie rare, Ghislain Brunet attend un coeur qui bat

le mercredi 13 mars 2019
Modifié à 11 h 30 min le 13 mars 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Le Merciérois Ghislain Brunet pourrait remonter le moral à plusieurs personnes qui traversent une période difficile. L’an passé fut éprouvant pour lui. Son cœur a été la cible d’une myocardite à cellules géantes, maladie très rare répertoriée un cas sur un million par an. Malgré tout, il est heureux.  Son cœur ne bat plus. Il est maintenu en vie grâce à un LVAD (Left Ventricular Assist Device. Traduction: Assistance circulatoire gauche). « C’est comme une pompe de piscine. Elle fait circuler mon sang dans mon corps », illustre-t-il.   Cet homme a failli y rester. Le 17 août 2018, lors d’une discussion au téléphone, il était essoufflé. Le lendemain, Ghislain Brunet a remarqué que tout au long de son parcours au terrain de golf avec son frère, il avait de la misère à respirer. En arrivant chez lui, il était tellement épuisé qu’il s’est couché. « Ça n’allait pas mieux dans la soirée et j’avais des douleurs à la poitrine et dans le dos. C’est là que ma femme et moi sommes allés à l’hôpital Anna-Laberge. Ensuite, ils (équipe médicale) n’ont pas aimé le cardiogramme. Ils m’ont traité comme une crise de cœur et j’ai été transféré à l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil. »  À cet établissement, un premier diagnostic est tombé ; le cardiomyopathie de tako-tsubo mieux connu comme le syndrome des cœurs brisés. Son état se détériorait. Le CHUM (Centre hospitalier de l’Université de Montréal) a pris en charge son dossier. L’équipe de cardiologue de l’institution a découvert en effectuant trois prélèvements de biopsie endomyocardique la myocardite à cellules géantes, le 1er septembre 2018.  Cinq mois à l’hôpital ont été nécessaire pour le stabiliser. Pendant cette période, ce patient a été branché à trois cœurs mécaniques. Selon le principal intéressé, il serait le premier Canadien à avoir eu recours à cet équipement médical pour survivre. « Quand je me suis réveillé, je voyais tout le monde pleurer autour de moi et je ne comprenais pas. Je remontais le moral de tout le monde », raconte-t-il.   Des complications à la cuisse se sont manifestées lorsque les professionnels de la santé lui ont retiré les tubes qui le reliaient à la machinerie temporaire qui le gardait animé avant d’avoir son LVAD. Une grande rétention d’eau est survenue dans son corps engendrant des cloches d’eau sur les jambes, malgré tout, il n’a pas craqué.  La force du mental  Depuis le 15 octobre 2018, le mécanisme à batterie intégré dans son cœur effectue 2700 tours par seconde. Cette pompe a une durée de vie d’environ cinq ans. Il est suivi par le Dr Renzo Cecere, chirurgien en chef spécialisé en cardiologie au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). « Je dis tout le temps à mes cardiologues ; je l’ai (son nouveau cœur) commander sur Amazon, il s’en vient », poursuit-il à la blague. Lorsqu’il aura sa transplantation cardiaque, son organe malade sera réservé à la recherche scientifique. « Cette maladie est tellement peu connue que c’est la première fois qu’ils ont un échantillon », prétend-il. Brunet doit contrôler son apport nutritionnel en sodium et intégrer des aliments riches en vitamine K dans son assiette. Il attribue son moral d’acier à son séjour dans l’Armée canadienne quand il avait 19 ans. « Les médecins n’en revenaient pas comment j’étais motivé », laisse-t-il entendre. Aux deux semaines, il doit aller à des rendez-vous de suivi au CUSM au département de cardiologie. « Chaque fois que j’y vais, j’encourage l’équipe médicale. Ils sont bien contents de me voir et j’me dis que je n’ai pas le choix, ils ont passé des nuits blanches sur mon cas », conclut-il. 
« J’ai tout le temps crinqué mes cardiologues. Je suis un funny guy  en partant. »  -Ghislain Brunet, Merciérois en attente d’un coeur 
Processus pour trouver le bon donneur  Transplant Québec gère les listes d’attente des gens qui ont besoin de nouveaux organes. Marie-Josée Simard, directrice des services cliniques et des soins infirmiers de l’organisme, indique que les résultats sanguins des donneurs sont compilés dans un système informatisé. Ce logiciel permet de déterminer un jumelage entre donneur et receveur en considérant tous les critères médicaux et de compatibilités. L’organe est offert au patient en prenant en compte son stade de santé.