Opinion

L’espoir d’un budget ensoleillé

le mardi 22 mars 2022
Modifié à 10 h 32 min le 22 mars 2022
Par René Vézina

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René Vézina (Photo : Gracieuseté)

Cette chronique a été écrite avant le dépôt du budget le 22 mars

Le prochain budget du Québec, présenté le 22 mars, arrivera pratiquement en même temps que le printemps. Et on est en droit d’espérer que l’un et l’autre signalent un grand dégel, après l’hiver et après la pandémie.

À quoi peut-on s’attendre ? Probablement à de bonnes nouvelles.

Les finances du Québec sont en bien meilleur état qu’on ne l’anticipait il y a un an. Au dernier relevé, elles affichaient un surplus de 2 milliards de dollars pour la période d’avril à octobre 2021 alors que les prévisions évoquaient un déficit de plus de cinq milliards. Oui, la pandémie a ensuite frappé, elle a peut-être freiné cet élan, mais elle ne l’a pas sûrement pas stoppé. Le gouvernement dispose donc d’une certaine marge de manœuvre.

Sans compter que c’est là le dernier budget avant les élections en octobre… et dans ces circonstances, le parti au pouvoir est habituellement enclin à se montrer généreux.

On sait déjà que la hausse des tarifs d’Hydro-Québec ne s’alignera pas sur l’inflation, comme prévu. Le premier ministre Legault s’y est engagé. Ils auraient autrement pu grimper d’au moins 5 %. Le choc sera donc moins violent.

Par ailleurs, l’augmentation des prix de l’essence, elle, demeure sévère et frappe durement des centaines de milliers de ménages. Québec a mis de côté la suggestion de supprimer la TVQ à la pompe, du moins pour un temps, mais il laisse flotter l’idée d’une compensation directe. Reste à voir quelle forme et quelle taille elle aura.

D’autres allègements fiscaux sont à prévoir. Lesquels ? On peut parier que les familles en seront encore les premières bénéficiaires, quoiqu’il est toujours possible que le ministre des Finances, Éric Girard, annonce une mesure générale comme la hausse de l’exemption personnelle de base, donc une baisse d’impôt pour l’ensemble des contribuables. On peut aussi s’attendre à différents crédits pour des groupes donnés, comme les gens à faible revenu, les aidants naturels, les aînés et autres.

Parlant des aînés, il ne serait pas étonnant que le gouvernement leur tende la main pour alléger un problème qui empire au Québec: la pénurie de main d’œuvre, à laquelle le discours du budget fera certainement allusion. Il n’existe pas de solution miracle, mais une meilleure participation des travailleurs dits « expérimentés » fait partie de l’équation. Des crédits supplémentaires les attendent. Et pour être conséquent, le gouvernement devrait en même temps envoyer un signal aux employeurs avec des mesures fiscales avantageuses pour les inciter à leur ouvrir leurs portes.

Je sais par expérience, pour être souvent allé aux présentations à huis clos devant les journalistes, que la première lecture d’un budget ne permet pas d’en découvrir tous les secrets et que le diable se cache dans les détails. Mais une chose est sûre : le 22 mars, les mauvaises surprises, s’il en est, seront bien moins nombreuses que les bonnes…