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Des étudiants en journalisme s’intéressent à la langue mohawk

le jeudi 10 mai 2018
Modifié à 15 h 27 min le 28 septembre 2019
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

(English follows) Des étudiants en journalisme de l’Université Concordia à Montréal s’intéressent à la langue mohawk dans les communautés de Kahnawake et Kanesatake. À travers un projet scolaire, ils tentent de voir quels efforts sont faits pour préserver cette langue autochtone ancestrale. Ce n’est pas un hasard si six étudiants se penchent sur la question. C’est que Steve Bonspiel, éditeur du journal hebdomadaire de Kahnawake The Eastern Door est journaliste en résidence à cette université pour la prochaine année. Dans le cadre d’un cours, il a eu l’idée de créer ce projet spécial. À la suite d’entrevues avec une foule d’intervenants dans les communautés visées, les élèves produiront des articles, ainsi que des reportages audio et vidéo sur le sujet qui seront diffusés sur un site web. Le but de M. Bonspiel est d’inciter la population à s’intéresser au sort de la langue Mohawk. «Ça inclut les étudiants qui n’ont jamais entendu quelqu’un parler Mohawk avant. Mais j’espère aussi que les gens de nos communautés jetteront un coup d’œil à notre projet, que cela les inspirera», explique-t-il. Pour une des étudiantes, Lindsay Richardson, c’est effectivement l’occasion de connaître une culture qui lui était inconnue alors qu’elle habitait pourtant tout près de la communauté de Kanesatake. «Je veux être journaliste parce que, pour moi, c’est une forme de passeport vers le monde, indique-t-elle. J’ai réalisé que dans ma région il y avait une culture que je ne connaissais pas du tout». Elle a qualifié son expérience «d’émotive» de voir les efforts qui sont faits pour garder la langue mohawk vivante. Sa collègue Natalia Fedosieieva abonde dans le même sens. «J’ai beaucoup appris et j’ai de l’admiration pour eux et leur culture», commente-t-elle. L’étudiante d’origine ukrainienne ayant immigré au Canada dit comprendre le combat des Mohawks pour préserver leur langue. «Même si je suis ici et que je suis contente d’être au Canada, c’est important de garder ma langue et ma culture», souligne-t-elle. Une langue fragile À Kahnawake, 200 personnes sur 7000 parlent couramment la langue de leurs ancêtres. «Je crois que l’intérêt d’apprendre la langue est plus grand aujourd’hui que lorsque j’étais adolescent, quand la majorité des aînés le parlaient couramment», commente Steve Bonspiel. Il remarque que des gens de tous âges maintenant ont des bonnes connaissances de la langue kanien’kéha. Les personnes de Kahnawake qui désirent apprendre la langue peuvent le faire via différents programmes d’immersion chez les enfants et les adultes. «Mais ce n’est pas assez. Nous avons besoin d’aide pour trouver d’autres programmes», croit l’éditeur du Eastern Door.

Journalism students interested in Mohawk language

  Some journalism students from Concordia University in Montreal are interested in the Mohawk language spoken in the communities of Kahnawake and Kanesatake. During a school project, they are trying to see what efforts are being made to preserve this ancestral aboriginal tongue. It’s not just by luck that six students are looking into the issue. Steve Bonspiel, editor of the Kahnawake weekly The Eastern Door, is the journalist in residence of this university for the next school year. In the context of a course, he had the idea to create this special project. Following interviews with a crowd of intervening parties in the communities targeted, the pupils will produce some articles, as well as audio and video reports on the subject which will be broadcast on a website. Bonspiel’s goal is to incite the population to get interested in the fate of the Mohawk language. ‘’This includes students who never heard it spoken before, but I also hope people in our communities will look at this project and be inspired somehow,’’ he explains. For one of the students, Lindsay Richardson, it’s in reality the occasion to get acquainted with a culture which was unknown to her even though she lived close to the community of Kanesatake. ‘’I want to be a journalist because, for me, it’s a type of passport to the world,’’ she indicates. ‘’I realized that in my neighbour there was a culture that I didn’t know at all.’’ She qualified her experience as ‘’emotional’’ to see the efforts that are made to keep the Mohawk language alive. Her colleague Natalia Fedosieieva abounds in the same sense. ‘’I have learned a lot and I have admiration for them and their culture,’’ she comments. The student, who originally hails from the Ukraine before immigrating to Canada, says she understands the Mohawks’ struggle to preserve their language. ‘’Even if I am here and I am happy to be in Canada, it’s important to keep my language and my culture,’’ she emphasizes. A fragile tongue In Kahnawake, 200 people out of 7,000 fluently speak the tongue of their ancestors. ‘’I think the interest in learning the language is higher than it was when I was a teen, when mostly elders were speaking fluently,’’ Bonspiel remarked. He notices that some people of all ages now have a good knowledge of the Kanien’keha language. The people of Kahnawake who wish to learn the language can do so through different immersion programs offered to children and adults. ‘’But it isn’t enough and we need help to find more programs,’’ the Eastern Door editor believes. (Translation Dan Rosenburg)