Éducation

La face cachée et dangereuse des sextos révélée aux ados

le vendredi 02 février 2018
Modifié à 16 h 38 min le 02 février 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Toute l’école secondaire Marguerite-Bourgeois à Châteauguay parlait de sextos le 1er février. Les policières Martine Denis et Jenny Lavigne, la technicienne en éducation spécialisée Andrée-Anne Lalonde et l’intervenante du CALACS Châteauguay Véronique Beauregard ont révélé les dangers cachés des messages sexuels aux 380 élèves de l’établissement. Une douzaine de présidents de classe, formés au préalable, les ont aidés à passer le message. [caption id="attachment_37596" align="alignleft" width="521"] Véronique Beauregard, du CALACS Châteauguay.[/caption] Illégalité méconnue «Beaucoup de jeunes ne savent pas que posséder une photo d’une personne mineure nue dans un appareil électronique, c’est illégal. Même une photo de soi c’est de la porno juvénile quand on est mineur. C’est très banalisé», a fait part Mme Beauregard, qui tenait kiosque dans un couloir. Elle fournissait de l’information aux élèves et leur distribuait des cartons produits par la police de Châteauguay indiquant que les sextos c’est de la porno. Et comportant aussi les coordonnées d’organismes d’aide pour les victimes du phénomène. Prévenir les dérapages Car, outre son caractère illégal, un «nude» peut rapidement se propager sur internet et gâcher une vie. Un danger grandement sous-estimé par les adolescents selon les autorités. «Si vous envoyez une image de vous à votre chum, c’est possible qu’il la partage», a prévenu la policière Denis, attablée avec un groupe d’élèves dans la cafétéria de l’école à l’heure du lunch. Sa collègue Jenny Lavigne faisait de même un peu plus loin. [caption id="attachment_37595" align="alignleft" width="521"] Martine Denis, Léanne Morin et Jenny Lavigne.[/caption] Utile Parmi les présidents de classe qui ont collaboré à l’effort de sensibilisation, Sidick Junior Aboubakar Fofana a commenté : «C’est bien de faire ça. Les personnes qui ont des problèmes vont peut-être en parler. Ça nous apprend ce qu’on doit faire dans la vie». [caption id="attachment_37594" align="alignleft" width="521"] Jenny Lavigne, Sidick Junior Aboubakar Fofana et Martine Denis.[/caption] «C’est bien qu’on nous donne des fiches. C’est important qu’on sache quoi faire si la situation arrive», a mentionné de son côté Léanne Morin, également présidente de classe. Initiative appréciée Andrée-Anne Lalonde apprécie l’initiative de la police. «C’est une problématique chez les jeunes. On ne fait pas ça pour rien», a-t-elle souligné. C’est souvent par amour, pour satisfaire une demande de leur chum que les adolescentes vont lui envoyer un sexto, a osbervé la technicienne en éducation spécialisée. Un des objectifs de la campagne est de faire prendre conscience aux jeunes qu’une image envoyée par un appareil électronique peut se propager très rapidement, même celles acheminées avec des applications où les clichés disparaissent automatiquement après un temps. «Il faut être conscient qu’on peut faire des captures d’écran», a souligné Mme Lalonde. Le but, insistent les intervenantes, c’est de faire de la prévention et de faire savoir aux jeunes qu’il existe de l’aide en cas de problème. Parents informés La campagne vise aussi les parents. Les informations livrées aux élèves leur sont aussi transmises. Pour plusieurs adultes, le monde numérique de partage d’images dans lequel évoluent les jeunes comporte beaucoup de zones inconnues. «Beaucoup de parents ne connaissent pas les réseaux sociaux comme snapchat ou instagram», note Andrée-Anne Lalonde. 5000 élèves touchés Une tournée des cinq écoles secondaires du territoire de la police de Châteauguay est prévue, soit Marguerite-Bourgeois, Howard S. Billings, Louis-Philippe-Paré, Gabrielle-Roy, des Patriotes-de-Beauharnois et le collège Héritage. 5000 élèves sont touchés.