Féminicide : une vigie pour la victime, le conjoint accusé

Une vigie à la mémoire de Simone Mahan, assassinée le 14 mai à Châteauguay, a eu lieu devant la bibliothèque. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)
Marcellin Koman Mbo a été accusé mercredi après-midi au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield de meurtre au deuxième degré de sa conjointe Simone Mahan. Presqu’au même moment de sa comparution, une trentaine de personnes étaient réunies près de la bibliothèque de Châteauguay à la mémoire de la victime et pour dénoncer le 7e assassinat d’une femme au Québec depuis le début de l’année.
La Châteauguoise âgée de 45 ans a été retrouvée inanimée à son domicile de la rue Jules-Dumouchel à Châteauguay la veille. Son conjoint Marcellin Koman Mbo a été arrêté à Saint-Stanislas-de-Kostka dans les heures suivantes.
Les services d'urgence avaient érigé un périmètre de sécurité lorsque la victime a été découverte. (Photo : Michaël Rivard)
L’organisme et maison d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale La Re-Source a organisé une vigie à la mémoire de la mère de famille. Des collègues de la victime étaient présents avec des bouquets de fleurs. Les noms des sept femmes assassinées depuis le début de l’année au Québec étaient affichés et les personnes présentes portaient un foulard sur lequel il était inscrit : la prochaine est encore en vie.
Une minute de silence a été observée à la mémoire de la Châteauguoise.
«Tous les féminicides nous bouleversent, mais c’était une de nous. C’était une Châteauguoise. On l’a peut-être croisée quelque part. C’est une mère de famille, une collègue extraordinaire de ce qu’on a entendu. Ça résonne fort, ça fait mal», a exprimé Jennifer-Ann Dooling, intervenante à La Re-Source.
Elle rappelle d’ailleurs que La Re-Source est disponible pour soutenir les gens touchés par cette tragédie. «On est là pour les aider, autant les collègues, les proches, les enfants. On est là 24/7», mentionne-t-elle.
Plusieurs membres du Service de police de Châteauguay étaient aussi présents à la vigie, qui avait lieu tout près du poste de police. «Ça touche tout le monde. Quand on arrive là, on fait le travail de policier, mais on est des humains. On a des sœurs, on a des mères, des cousines, ça vient toujours nous chercher», exprime Ginette Séguin, directrice du Service de police de Châteauguay. Elle précise que comme chef de police, elle a le devoir de soutenir ses policiers ont dû assister à la scène.
Le dossier reviendra au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield pour l'enquête préliminaire le 29 mai.