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Fondation Un bec soufflé: le symbole de la bienveillance à l’égard des personnes immunosupprimées

le mardi 27 avril 2021
Modifié à 18 h 21 min le 27 avril 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La Longueuilloise Danielle Gaudreault veut sensibiliser la population à la vulnérabilité des personnes immunosupprimées face aux risques d’infections, et à l’importance de la bienveillance à leur égard. Son plus grand allier est le logo de sa Fondation Un bec soufflé : un petit homme propageant, à distance, de petits cœurs. À partir d’une simple image, signifier aux gens autour de soi que l’on est une personne immunosupprimée, et que certains comportements doivent être adoptés – et évités – afin d’être protégé. Telle est l’idée derrière la création de ce sympathique petit bonhomme. La Fondation Un bec soufflé a conçu un brassard d’identification qui peut être installé sur la poussette, le siège d’autos ou à tout autre endroit visible. Une fiche santé accompagne le brassard. Des couvre-visage arborant ce petit dessin sont aussi disponibles. «Mon but ultime est de protéger les personnes immunosupprimées et de faciliter leur quotidien», expose Danielle Gaudreault. Et elle en sait quelque chose. Ayant reçu un diagnostic de cancer du sein en 2018, elle a subi des traitements de chimiothérapie entraînant un affaiblissement de son système immunitaire. Dès ce moment, l’idée d’un logo – un bec soufflé sur un chapeau? – a germé dans la tête de Mme Gaudreault. «Sans le vouloir, les gens autour de toi veulent te prendre dans leurs bras, te faire des câlins, donner une poignée de main. Et chaque fois, tu dois leur expliquer qu’ils doivent garder leurs distances. Et avant la perte des cheveux, c’est encore moins évident», raconte-t-elle. Car ces simples gestes sont très risqués pour les personnes immunosupprimées, plus vulnérables aux infections. Arrive la pandémie [caption id="attachment_111779" align="alignright" width="597"] Suzie Gaudreault, administratrice; Sylvie Leclerc, secrétaire; Danielle Gaudreault, présidente; Maxime Lampron et Céline Gaudreault, aussi de l'équipe[/caption] Après qu’une sinusite suivant un deuxième traitement de chimiothérapie ait entraîné un séjour de trois mois à l’hôpital, Danielle Gaudreault a voulu concrétiser ce désir de lancer la Fondation Un bec soufflé. Elle s’est entourée d’une équipe formée entre autres d’amis et de membres de sa famille, dont sa fille et sa sœur. Le lancement était prévu le 4 juin 2020. «Pour cet événement, on voulait faire vivre aux gens une expérience, comme si tout le monde était immunosupprimé, en exposant les risques d’infections que comporte chaque geste ou situation. Mais la COVID nous a volé notre idée!» lance-t-elle. Si les comportements comme la distanciation physique, le lavage fréquent des mains et la désinfection des surfaces a rendu l’environnement plus sécuritaire pour tous, il demeure néanmoins que les personnes immunosupprimées sont plus à risque de complications s’ils contractent la COVID-19. Mme Gaudreault insiste d’ailleurs pour dire que les brassards sont réservés uniquement aux personnes immunosupprimées. Le contexte de pandémie pourrait inciter certaines personnes à s’en prévaloir pour se protéger de la COVID, craint-elle. Plusieurs approches Afin de faire connaître son logo et sa mission à travers tout le Québec et même à travers tout le pays, la fondation collabore avec d’autres fondations, associations et sociétés. Un bec soufflé se trouve désormais dans le carnet de références de plusieurs organisations. Grâce à une première collecte de fonds, des brassards ont été remis gratuitement à des fondations qui soutiennent les parents d’enfants atteints de cancer. Des approches ont été faites auprès des milieux médicaux, scientifiques et scolaires. Les premiers répondants ont aussi été interpellés. «Je suis vraiment très honorée de voir l’enthousiasme des gens avec qui j’en discute!» se réjouit Mme Gaudreault. Après le lancement du site Web en février, la Longueuilloise espère un lancement en présentiel, lorsque la situation sanitaire le permettra.  

Immunodépression

«L’immunodépression, congénitale ou acquise, est la réduction plus ou moins importante des réactions immunitaires d’un organisme contre un antigène. Les personnes immunodéprimées ont un risque accru d’infections graves avec une morbidité et une mortalité plus importantes», selon le ministère de la Santé et des Services sociaux.