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Grappiller ou cueillir les fruits mûrs des arbres

le jeudi 24 juillet 2025
Modifié à 11 h 17 min le 25 juillet 2025
Par Marie-Josée Bétournay, Initiative de journalisme local

mjbetournay@gravitemedia.com

Les Glaneuses côtoient Les Jardinières au Quartier des Femmes. Gabrielle Juneau, Karolane Lévesque et Micheline Saint-Arneault posent devant l’un des jardins surélevés sur les terrains de l’organisme. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Le 22 juillet, des femmes se sont réunies au Quartier des Femmes à Châteauguay afin d’assister à une première rencontre du comité Les Glaneuses. Leur rôle : cueillir les surplus de fruits mûrs dans les arbres sur des terrains privés-grappiller- et les légumes sur des terres agricoles-glaner-.

Micheline Saint-Arneault en est à sa 3e saison avec Les Glaneuses. La résidente de Châteauguay a joint le comité en 2021 afin de tenter l’expérience, mais également de faire sa part dans la communauté. «Me joindre à ce mouvement m’a permis de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes, éviter le gaspillage, protéger l’environnement. Il a un aspect écologique lorsque l’on va glaner dans les champs», dit-elle. La bénévole parle également du respect du produit; de sa cueillette jusqu’à sa composition d’un mets. Mme Saint-Arneault a cueilli des fruits en 2022 et s’engage à nouveau en 2025, après une pause. Le Quartier des Femmes a cessé cette activité en 2023 et 2024, faute de ressources humaines pour coordonner le comité, explique la directrice générale de l’organisme Gabrielle Juneau.

De son côté, Karolane Lévesque de Châteauguay a assisté à la rencontre des Glaneuses pour s’informer du projet d’abord. Elle fréquente le Quartier des Femmes et souhaite s’engager davantage. Si elle joint le groupe, elle le fera afin de soutenir les agriculteurs et ses paires. «J’ai le pouce vert, je veux aider», lance-t-elle.

Linndy, Micheline, Roselyne et Karolane ont assisté à la première rencontre des Glaneuses. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Les animatrices de la rencontre Katherine et Chancelle. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

 

Comité actif depuis 2018

Les Glaneuses sont actives depuis 2018. Les bénévoles cueillent leurs premiers fruits et légumes vers la fin août ou avant. «Ça peut être au courant de l’été dans les jardins chez des gens ou chez des agriculteurs qui n’ont pas la capacité de récolter», indique Mme Juneau. Le 22 juillet, deux propriétaires de la région avaient manifesté leur intérêt à participer au projet. Une relance devra être faite dans quelques semaines afin de confirmer leur présence. La directrice générale du Quartier des Femmes ne connaît pas encore les espèces qui pourraient être grappillées ou glanées. «Au fil des années, ç’a été très varié. On a eu des pommes, des poires et des prunes», énumère-t-elle.

Les propriétaires d’arbres fruitiers désireux de faire don des surplus de leurs récoltes peuvent laisser leurs coordonnées au Quartier des Femmes. «On va regarder leurs disponibilités, s’ils veulent être présents ou pas lorsque les glaneuses y seront, les plages horaires. C’est le seul engagement. Par la suite, les glaneuses cueillent et quittent», explique Mme Juneau. Les femmes intéressées à grappiller et glaner avec les membres du comité peuvent également communiquer avec l’organisme.

Une seconde vie

Les fruits et légumes récoltés connaissent une seconde vie. Les Glaneuses conviennent de leur sort. «Parfois, on se retrouve avec une très grande quantité [de fruits et légumes]. Est-ce qu’on les met dans les frigo-partages? Elles peuvent partir avec ce qu’elles vont cueillir. On offre aussi la possibilité de les transformer pour la consommation au Quartier des Femmes», informe Gabrielle Juneau. Le grappillage engendre des économies sur la facture d’épicerie, évite le gaspillage alimentaire et permet aux femmes de cuisiner ensemble. D’autres initiatives permettent de manger local à peu de frais.

Le Quartier des Femmes ne comptabilise pas les quantités de fruits et légumes cueillis. Gabrielle Juneau se souvient d’une période où l’offre de fruits bien mûrs se situait à son summum. «Dans les dernières années, on avait besoin de stocker les fruits dans des chambres froides d’un autre organisme. On en avait trop pour la transformation. Notre frigo-partage était plein. Il y avait eu une belle réponse», souligne-t-elle. Mme Juneau espère la même réponse cette année alors que «la demande alimentaire des fruits et légumes frais est en explosion».