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Il y a 10 ans, le vote qui a pavé la voie au Printemps érable

le dimanche 13 février 2022
Modifié à 0 h 00 min le 12 février 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le vote en faveur de la grève avait été adopté par seulement 12 voix de majorité. (Photo Archives)

Il y a 10 ans, au printemps 2012, le Québec vivait un moment marquant de son histoire à l’occasion d’un vaste mouvement de contestation étudiant, puis populaire. C’est d’ailleurs le vote de grève entériné en assemblée générale par les étudiants du Collège de Valleyfield qui a procuré l’élan nécessaire à ce mouvement étudiant.

Durant quelques semaines en février-mars 2012, nous avions assisté à des manifestations, des assemblées générales, de même qu’à des marches dans les rues de la ville.

Jamais, depuis plusieurs années auparavant, le mouvement étudiant n’avait réagi avec autant d’intensité face à des mesures gouvernementales, soit la hausse des frais de scolarité universitaires de 75%, préconisée par le gouvernement libéral de Jean Charest.

L’importance du vote de grève des étudiants campivallensiens était stratégique, rappelle un des leaders étudiants de l’époque, Gabriel Nadeau-Dubois, dans son livre intitulé Tenir tête publié en 2013. 

Aujourd’hui co-porte-parole de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois s’était adressé aux étudiants du Collège pour qu’ils votent en faveur de la grève. (Photo Archives)

Dès les premières pages de l’ouvrage, le co-porte-parole de Québec Solidaire rappelle le discours qu’il avait prononcé le 7 février pour inciter les étudiants du Collège, réunis en assemblée générale, de voter pour la grève.

« Une grève sans les cégeps ne fonctionnerait pas. Nous le savions, écrit-il. Un résultat négatif à Valleyfield risquait de mettre du plomb dans l’aile de la mobilisation collégiale, nous le savions aussi. Nous ne pouvions donc tout simplement pas perdre ce vote. »

C’est pourquoi, dès lors, les leaders étudiants ont considéré le vote de Valleyfield comme « une priorité nationale » et ont multiplié les rencontres pour favoriser l’appui au mouvement de grève.

« Durant les deux semaines précédant le vote, à Valleyfield, la mobilisation passait avant le sommeil, écrit Nadeau-Dubois. Je ne crois pas avoir déjà vu une campagne de mobilisation aussi intense et aussi angoissante. »

Le vote de grève avait finalement été adopté dans la confusion, lors d’un vote à main levée et avec une mince majorité de seulement 12 votes.

« Encore aujourd’hui, je ne sais pas ce qui serait arrivé si nous avions perdu ce premier vote au Collège de Valleyfield. »

La suite fait maintenant partie de l’histoire, au gré des nombreuses marches de contestation au centre-ville de Montréal, puis les « manifestations des casseroles » dans plusieurs villes de la province. Un mouvement qui allait chasser le gouvernement Charest du pouvoir aux élections du 4 septembre 2012.

Plusieurs manifestations avaient eu lieu contre la hausse des frais de scolarité. (Photo Archives)

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