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Itinérance et santé mentale : un travailleur social au poste de police

Il y a 11 heures
Modifié à 16 h 26 min le 14 mai 2025
Par Marie-Josée Bétournay, Initiative de journalisme local

mjbetournay@gravitemedia.com

Le travailleur social travaillera avec les policiers au poste. (Photo : Le Soleil - Archives)

Les policiers du service de police de Châteauguay s’allieront à un travailleur social qui travaillera directement avec eux pour les aider à intervenir lors des appels en itinérance ou en santé mentale. Le Service de police a répondu à 498 appels en santé mentale en 2024.

Le travailleur social, une ressource du CISSS de la Montérégie-Ouest, sera installé dans les locaux du service de police. Si un individu accepte le suivi d’une ressource, à la suite d’une intervention policière, le travailleur social le rencontrera pour discuter de «ce qu’il vit, ce dont il a besoin». Il assurera un suivi des initiatives de la personne, le respect d’un rendez-vous médical par exemple.

Le travailleur social peut dégager un sentiment positif chez cette clientèle, contrairement à un patrouilleur. «Le port de l’uniforme, la veste par balle, les gens sont plus craintifs», précise Ginette Séguin, directrice du Service de police de Châteauguay.

En 2021, une personne vivant en situation d’itinérance avait été recensée sur le territoire du corps policier. Le nombre s’élevait à 9 en 2024. On parle de résidents de Châteauguay, Beauharnois, Léry ou Saint-Isidore.  Pierre Liboiron, responsable de la surveillance du territoire au service de police de Châteauguay, attribue la hausse à la pandémie de la COVID-19, une période ardue sur le moral, et aux difficultés économiques.

Santé mentale

La ressource sera liée également à des appels relatifs à la santé mentale. «Une personne dont ça fait deux, trois, quatre fois que l’on fait des interventions, le travailleur social va entrer en contact avec la personne, prendre une prise en charge, l’amener dans les services spécialisés», explique Ginette Séguin.

Les appels en santé mentale nécessitent «beaucoup de temps d’intervention» des policiers, mentionne Pierre Liboiron. Après la première intervention, les policiers doivent établir un lien de confiance avec la personne, la diriger vers les bonnes ressources.

Les policiers sont de plus en plus appelés à se rendre sur les lieux où se trouvent des personnes aux prises avec un comportement d’accumulation compulsive, problématique de santé mentale, d’idées suicidaires, notamment. L’année dernière, les patrouilleurs ont délogé 227 «personnes indésirables». Il s’agit d’une hausse de 16 % comparativement à la moyenne de la période 2021-2023. «Des commerçants peuvent nous appeler parce qu’il y a une personne avec un problème de santé mentale itinérante dans le lobby; une personne qui peut faire craindre les gens», soulève M. Liboiron. «Le travailleur social va regarder si des organismes peuvent l’aider, ce qu’il lui manque, ce qui pourrait être fait pour l’aider à se trouver un logement, un travail», ajoute Mme Séguin. Le nombre d’appels relatif aux tentatives de suicide et de suicide, 88 reçus en 2024, a grimpé de 19 % en comparaison avec la moyenne des trois dernières années. 

L’ajout d’une ressource en itinérance et santé mentale constitue une entente entre le Service de police de Châteauguay, représenté par Ginette Séguin, et la Ville de Châteauguay, représenté par Éric Allard. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Le maire de Châteauguay Éric Allard reconnait la présence de l’itinérance sur le territoire. Pour lui, le service d’accompagnement s’avère «malheureusement nécessaire», pour outiller le corps policier devant ces appels.

Le service d’accompagnement, découlant du Programme de soutien aux pratiques policières concertées en matière de santé mentale et d’itinérance du ministère de la Sécurité publique, est en vigueur jusqu’en 2027. Québec finance 90 % du service et Châteauguay 10 %, souligne Ginette Séguin.

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