Art de vivre

Julie Snyder promet une saison « plus décapante » d’Occupation Double à Chypre

Il y a 3 heures
Modifié à 16 h 08 min le 26 août 2025
Par Cassandra De Carvalho

cdecarvalho@GraviteMedia.com

À l’aube de sa 19ᵉ saison, Occupation Double ne montre aucun signe d’essoufflement. La téléréalité phare du Québec, produite par Julie Snyder et Production J, s’envole cette année pour Chypre. Une destination qui, selon la productrice, incarne parfaitement le mélange d’exotisme et de dépaysement que recherche l’émission.

« C’est un pays à la croisée des cultures, entre le Moyen-Orient et la Méditerranée, avec une influence grecque, turque et même britannique. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, mais honnêtement, Chypre m’a vraiment surprise », confie Julie Snyder. Une surprise qui a failli virer au drame : la productrice raconte avoir terminé son voyage à l’hôpital, en suspicion d’une phlébite. « J’ai failli être la première “éliminée” avant même les candidats! », lance-t-elle en riant.

Des manoirs les pieds dans le sable

L’édition chypriote marque aussi une première dans l’histoire d’OD : les maisons des candidats — de véritables manoirs — sont directement situées sur la plage. « Ça change complètement la dynamique. La maison des gars a un côté très Kardashian, avec de grands escaliers, tandis que celle des filles rappelle l’architecture méditerranéenne avec ses arches. Les vues sont incroyables », décrit Julie Snyder.

Côté mise en scène, la productrice assure que le mythique tapis rouge n’a pas disparu, mais a été réinventé. « On voulait déstabiliser les candidats dès le départ. Ils arrivent toujours avec des scénarios en tête. Cette année, la première émission a amené des rapprochements, des éliminations, et même la participation surprise de Marie-Pier Morin. Bref, du drama dès les premières minutes. Comme dirait ma fille Romy : maintenant, dans OD, “on veut du drama” — et cette année, on est servis! »

Un casting qui reflète la société québécoise

Fidèle à sa volonté de diversité régionale et culturelle, la production a misé sur des profils variés. Deux candidats originaires de la Rive-Sud font d’ailleurs partie de l’aventure, pour la plus grande fierté de Snyder, elle-même native de Greenfield Park. Sébastien, de son côté, est natif de Boucherville. Parmi les figures marquantes : Any et Danick, tous deux parents de jeunes enfants, un fait inédit dans l’histoire de l’émission.

« Ce qui est touchant, c’est qu’ils ont choisi de ne pas révéler immédiatement leur parentalité. Ça amène une profondeur supplémentaire aux interactions », souligne la productrice, qui voit là un reflet de la société québécoise. Elle mentionne aussi Lauriane, adoptée en Chine à l’âge de 8 mois, qui résonnera chez de nombreuses familles québécoises.

Une machine bien huilée

Si OD fascine autant, c’est aussi par son impressionnante mécanique de production. Cette année, une centaine de Québécois ont été déployés à Chypre pour encadrer les tournages, pendant qu’une équipe d’une trentaine de personnes s’affaire à la post-production à Montréal.  « C’est comme si on produisait trois émissions en parallèle : la vie dans les maisons, les activités et les voyages de groupe », explique Julie Snyder.

Coupés du monde extérieur, les candidats n’ont même pas accès à l’heure, ce qui contribue à créer une bulle où seule l’aventure compte.

Face aux accusations récurrentes de favoritisme envers certains candidats, elle se montre catégorique : « La production n’a jamais de chouchou. Les twists sont décidés avant même le début du tournage. On ne manipule pas les votes, sinon ce serait se tirer dans le pied. »

OD, encore et toujours un phénomène de société

Si l’émission résiste au temps, c’est qu’elle réussit à capter l’air du moment. Le succès surprise de OD Tentation au soleil sur Crave — devenu numéro un sur la plateforme devant des géants comme House of the Dragon — a donné confiance à Julie Snyder pour livrer une saison plus audacieuse. « Les jeunes regardent Love Is Blind sur Netflix. Si on veut les garder devant la télé québécoise, il faut leur offrir quelque chose de fort. Cette année, OD sera moins classique et plus décapant », promet-elle.

Et si la productrice devait un jour se prêter au jeu en tant que candidate? Elle n’écarte pas l’idée : « Si j’étais célibataire au moment du casting, oui, je participerais. Pour moi, ce serait un vrai luxe d’avoir ce congé mental-là : pas de téléphone, pas d’épicerie, juste vivre l’expérience. »

Deux décennies après sa création, Occupation Double demeure donc ce rare objet télévisuel capable de réunir familles, collègues et générations entières autour de ses intrigues. « OD fait partie de l’histoire collective québécoise », conclut Julie Snyder, qui se prépare à offrir une saison où le soleil de Chypre ne se couchera jamais sur les histoires d’amour… et de drama.