Opinion

La lumière doit être faite sur le «procès fantôme»

le jeudi 14 avril 2022
Modifié à 0 h 00 min le 15 avril 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Peut-on s’imaginer en 2022 qu’une telle chose se soit déroulée dans un palais de justice au Québec? Le «procès fantôme», révélé par La Presse, s’est tenu dans le plus grand des secrets. Aucun détail à son sujet n’a été dévoilé.

Selon mes informations, la personne accusée, un informateur de la police, n’est pas un personnage important. Il collaborait avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Comment un juge a-t-il pu accepter que son procès se tienne sans en informer qui que ce soit, pas même la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau? Celle-ci s’est adressée à la Cour d’appel et demande des explications. Qu’elle n’en reçoive pas publiquement, je peux comprendre. J’espère toutefois qu’elle aura accès à un rapport complet.

Quel est le nom des procureurs fédéraux qui ont participé au procès? Où ce dernier s’est-il tenu? J’ai appris qu’il a eu lieu ailleurs que dans un palais de justice de grande envergure comme ceux de Montréal, Longueuil ou Québec.

Je suis de l’avis d’avocats criminalistes et du chroniqueur Yves Boisvert, qui se sont prononcés sur le sujet. Cette situation est inacceptable.

Il existe des mécanismes dans les tribunaux qui permettent de ne pas connaître l’identité de la personne accusée. Une ordonnance de non-publication ou la tenue d’un procès à huis clos, par exemple.

Si l’accusé ne s’était pas tourné vers la Cour d’appel pour contester son jugement de culpabilité, personne n’aurait su l’existence de ce «procès fantôme». N’oublions pas qu’un informateur ou un délateur pense avant tout à ses intérêts personnels et non à l’administration de la justice.

J’espère également que le Conseil de la magistrature se penchera sur ce dossier. Chaque juge doit répondre de ses gestes. Que l’un d’entre eux ait pu autoriser ce procès est inquiétant.

Le droit du public à l’information judiciaire est un droit acquis. Aucune raison ne justifie cette façon d’agir.

Enquête sur les CHSLD

En décembre, j’ai fait une chronique dans laquelle je réclamais une enquête indépendante sur la première vague de COVID-19 dans les CHSLD.

Présentement, il semble qu’on tente de mettre des ministres de côté, comme Danielle McCann et Marguerite Blais. Pourtant, je me souviens d’une déclaration de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau, qui disait que «lui-même était responsable de tout ce qui se passait au sein de son gouvernement». Ce n’est pas la même pensée chez François Legault…

Je comprends que certaines personnes tentent de s’en laver les mains. Je pense que la population de la circonscription Marie-Victorin, où se déroulait une élection partielle lundi, répondra à la CAQ.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)