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La mairesse de Sainte-Martine a parlé de la place de la femme en Tunisie

le mercredi 04 mars 2020
Modifié à 14 h 27 min le 28 février 2020
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Il y a quelques mois, la mairesse de Sainte-Martine et préfète de la MRC de Beauharnois-Salaberry, Maude Laberge, est allée en Tunisie pour échanger à propos de la place des femmes en politique. Dans le cadre du programme Pour un leadership municipal inclusif de la Fédération canadienne des municipalités, avec l’appui financier d’Affaires Mondiales Canada, Maude Laberge a été invitée à faire un séjour dans ce pays pour témoigner de son expérience dans la sphère politique. Elle a participé au congrès du Centre international de Développement pour la Gouvernance Locale et Innovante à l’intérieur duquel un panel de discussion se tenait sur le thème de l’importance des associations municipales et les avancées de la femme au Québec. « Je me sens quand même privilégiée d’y être allée. C’est quand même le début de la démocratie et tout est encore possible. En 2011, il y a eu la révolution, donc le pouvoir en place a tombé et ça veut dire que c’est complètement le début de la démocratie », relate-t-elle. Les premières élections municipales de la Tunisie ont eu lieu au printemps 2018. Celle qui est aussi présidente de la Commission femmes et gouvernance de l’Union des municipalités du Québec a été accueillie à Tunis. « C’est tellement nouveau qu’ils ont créé 86 nouvelles villes, fait valoir la principale intéressée. […] Dans la constitution, ils sont allés intégrer le fait que les nominations devaient être paritaires. Les femmes arrivent à 47 %, alors qu’ici on en a 34 % », illustre Mme Laberge. Comment les politiciens vous ont reçue là-bas? « C’était extraordinaire. Il faut comprendre que les Tunisiens connaissent beaucoup le Canada parce qu’il y a une diaspora très grande. Il faut comprendre aussi que c’est le pays maghrébin qui est le plus libéral de son histoire. […] Des échanges de culture ont toujours fait partie de la Tunisie. […] C’est des gens qui sont très scolarisés donc les échanges étaient très faciles. » Est-ce que le Québec devrait s’inspirer de l’effervescence démocratique de ce pays? «Je pense qu’on peut avoir des échanges pour nous faire grandir dans nos réflexions communes. La place de la femme en Tunisie et la place de la femme au Québec n’est pas du tout la même chose. Il y a des mairesses ou nouvelles directrices générales qui m’ont dit; vous savez quand on est une femme c’est plus difficile de faire sa place. Il faut être encore meilleure. Il faut encore mieux connaître nos dossiers avant que les hommes nous fassent confiance, mais ça, je l’ai aussi entendu de certaines femmes élues aux Québec. […] La Tunisie ce n’est quand même pas le même contexte. Dans toutes les femmes qui ont été élues, il y en a plusieurs qui ont démissionné parce que le contexte est trop difficile. Parce que le harcèlement est trop difficile. Ça, au Québec, on n’a pas connu ça. Il y a quand même plein de nuances à apporter. »