Culture

La mort en vedette d’un spectacle présenté à Châteauguay

le lundi 02 mars 2020
Modifié à 14 h 42 min le 21 février 2020
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

L’humoriste Laurent Paquin sera de passage à Châteauguay le samedi 14 mars pour présenter la comédie à sketchs On va tous mourir coécrite avec le comédien Simon Boudreault. Entrevue en cinq questions. D’où est née votre collaboration avec Simon Boudreault? C’est né du fait qu’on a fait beaucoup d’improvisation ensemble. On s’était connu à l’époque où on faisait des tournois intercollégiaux d’impro. On n’était pas dans le même cégep, mais on s’affrontait. Quand on est arrivé à Montréal, lui, il entrait à l’école de théâtre, moi, à l’école de l’humour; on a commencé à jouer dans les mêmes ligues d’impro. Un moment donné dans la LNI, on a été dans la même équipe et on s’est rendu compte qu’on aimait jouer ensemble. On s’est dit que ça serait amusant de faire un spectacle ensemble. Ça s’est fait très lentement, parce que ça a pris 20 ans avant qu’on fasse de quoi, mais ça s’est fait naturellement. On trouvait qu’on avait une belle dynamique de duo. […] On s’est dit qu’un show de sketchs c’est intéressant et c’est là que le thème de la mort s’est imposé. C’est un sujet riche et universel. Est-ce qu’écrire ce spectacle était une façon d’apprivoiser la mort? Une façon de s’en moquer ou d’en rire un peu. C’est comme un gros pied de nez à la mort. Question d’en rire parce qu’on sait que c’est elle qui a toujours le dernier mot. En attendant, ben on se donne le droit de se foute de sa gueule un peu. Je pense que Simon et moi, ça fait partie des sujets qui nous fascinent. C’est un spectacle d’une heure et demie et il y a vraiment moyen de parler de ce sujet là sans se répéter. […] C’est tellement un sujet riche qu’on s’est même dit qu’on pourrait faire un deuxième spectacle sur le même thème, tellement c’est vaste. Croyez-vous que la mort est un sujet tabou? Je pense que ça l’est peut-être moins. Souvent les gens quand on leur parle d’un spectacle sur la mort, ils se demandent comment on va faire. C’est un thème qui est beaucoup plus facile à aborder. On pensait qu’on abordait des gros tabous, mais finalement non, les gens rient vraiment de bon cœur. Il n’y a pas de malaise dans la salle. On ne sent pas qu’on marche sur des œufs. On sent que les gens embarquent et qu’ils ont goût de rire et ils ont goût de rire de ça avec nous. C’est peut-être un sujet tabou, mais peut-être plus tant que ça, selon moi. Avez-vous peur de la mort? Oui, ça fait partie de mes angoisses personnelles. Je ne dirais pas que j’ai peur de mourir à tous les jours, mais forcément, on y pense. J’arrive à l’âge où mon père est mort à peu près vers mon âge, c’est sûr que j’y pense un peu plus en ce moment. Que réservez-vous au public de Châteauguay? C’est un spectacle particulièrement rythmé. C’est un sujet lourd et sérieux, mais c’est un spectacle qui n’est pas sérieux. En écrivant ce spectacle on avait un peu peur que ce soit lourd et finalement pas pantoute. […] Il y a les feel good movie et nous on a réussi à faire un feel good show. Vraiment pas dark pantoute, ce n’est pas lourd.