Actualités
Société

La surconsommation d’alcool, à ne pas prendre à la légère

le mercredi 08 juin 2022
Modifié à 16 h 52 min le 08 juin 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo Éduc’Alcool)

La période estivale, les festivals, les bals de finissants, voilà des occasions où la consommation d’alcool est de mise, mais où l’abus peut avoir des conséquences nuisibles, notamment chez les jeunes.  

Les services ambulanciers interviennent régulièrement dans des cas d’intoxication à l’alcool, raconte Alexandre Barbeau, paramédic et porte-parole de la CETAM. «On en voit à chaque semaine, dit-il. Des gens chez qui l’abus d’alcool entraîne des complications, voire une perte de conscience, que ce soit à la fermeture des resto-bars ou lors de partys dans des résidences. »

Dans de telles circonstances, les secouristes interviennent de manière à s’assurer que le sujet puisse bien respirer, car l’excès d’alcool dans l’organisme peut affecter directement le système nerveux de l’individu, explique le paramédic. Dans de rares cas, la surconsommation entraîne un coma éthylique.

Bien que ce phénomène soit observable chez des gens de tous les âges, il l’est parfois davantage chez les jeunes, pour qui les conséquences peuvent être préoccupantes au niveau du cerveau, soutient l’organisme Éduc’Alcool.

Celui-ci mentionne qu’entre 2000 et 2019, le pourcentage de jeunes Québécois du secondaire ayant consommé de l’alcool dans la dernière année est passé de 71,3 % à 53,2 %, mais que le portrait est plus sombre pour ceux qui consomment de façon excessive. En effet, bien que les jeunes aient tendance à boire moins fréquemment que les adultes, ils boivent des quantités généralement excessives à chaque occasion, explique-t-on.

(Photo jeunessesansdroguecanada.org)

« Avant 25 ans, le cerveau est encore en développement. Chez les jeunes consommant de façon excessive et répétitive, on observe des conséquences importantes, notamment liées à la réalisation de tâches complexes et au bon fonctionnement de la mémoire », selon Myriam Laventure, professeure titulaire au département des Sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

De plus, la consommation excessive d’alcool perturbe les habiletés que le jeune possède justement pour limiter la consommation d’alcool. Et en cette période de bals de finissants, Éduc’Alcool signale également que lorsque les jeunes ont l’habitude de boire de l’alcool avec leurs amis, ils ont environ 2,5 fois plus de risque de se retrouver en état d’ébriété ou de boire excessivement lors d’une occasion donnée.

Comme l’explique le porte-parole de la CETAM, plusieurs jeunes en sont à leur première expérience avec l’alcool. « Dans bien des cas, ils ne connaissent pas leurs limites. Cela peut les inciter à surconsommer ou à boire des produits pré-mélangés dont les saveurs cachent souvent la teneur en alcool.»

L’ambulancier en profite pour mettre les jeunes en garde à l’égard des fameux jeux à boire, du calage d’alcool, des mélanges alcool-drogue ou des mélanges «maison». Il recommande une bonne hydratation, en ayant recours à l’eau entre deux consommations.

« Les parents et l’entourage des jeunes ont un rôle central à jouer afin de prévenir la consommation excessive d’alcool », souligne Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool.