Le cidre en pleine effervescence au Québec

Produit illégal jusqu’en 1970 au Québec, le cidre a désormais une place de choix auprès des consommateurs, alors que sa consommation est en pleine expansion dans la province.  Entre 2001 et 2015, le nombre de litres de cidre vendus au Québec, ailleurs que dans les succursales de la Société des alcools du Québec, a doublé. Il est passé de plus de 1,5 million à plus de 3 millions, selon des chiffres fournis par l’Association des producteurs de cidres du Québec.   Qui plus est, les producteurs de cidre se dirigent vers des productions records. L’Association projette produire jusqu’à 10,6 millions de litres en 2026, comparativement à 3,2 millions produits en 2015.     Directrice générale à l’Association des producteurs de cidres de Québec, Catherine St-Georges explique l’engouement par l’arrivée de nouveaux produits.   « Depuis les dernières années, il y a les prêts à boire qui sont arrivés sur le marché, des formats individuels que ce soit en canette ou en bouteille style bière. On a vu l’arrivée de cidres aromatisés au houblon. Ce sont de nouveaux produits de consommation courante, plus que du cidre de glace qui demande plus un accord mets-vin », dit-elle.    Afin de mousser davantage le produit, un restaurateur de Kahnawake a décidé de mettre sur pied l’événement « L’ambassade du cidre ». L’événement se tient le 25 novembre.  Les produits de huit producteurs de cidre sont présentés, alors que le grand public est invité à déguster les produits tout comme des gens issus du milieu de la restauration.   « Je suis un fan des produits locaux, de vin nature et par le fait même de cidre que j’ai pu redécouvrir récemment. On a de très beaux produits au Québec. C’est un de nos joyaux au Québec et il faut en parler encore plus et on pense qu’il doit être redécouvert », estime Olivier Racicot directeur restauration et chef exécutif au Ristorante La Vista du golf Mystic Pine et organisateur de l’événement  Le sommelier et chroniqueur Serge Leduc rappelle que le cidre québécois est unique.    « C’est à partir des années 1980 que de meilleures variétés de pommes ont été plantées pour faire du meilleur cidre. C’est dans les années 1990 où les premiers cidres de glace ont été commercialisés. C’est une création du Québec et c’est le porte-étendard en matière de cidre. Les Asiatiques adorent les cidres de glace », a -t-il relaté.  Parmi les producteurs présents, on retrouve la cidrerie Sarah Cole, la cidrerie du Minot, la cidrerie Milton, ainsi que la cidrerie McKeown.   La recette du cidre parfait  M. Leduc dit adorer les événements publics pour découvrir de nouveaux produits alcoolisés, puisqu’il est possible pour les visiteurs de dénicher plusieurs produits au même endroit et de rencontrer les producteurs.  Il a même accepté de partager sa vision sur ce qui fait un bon cidre.  « La qualité des pommes. Les pommes doivent être bien mûres. Le deuxième élément c’est bien évidemment celui qui fait le cidre. C’est un peu comme dans le vin. Il faut avoir une bonne matière première, mais il faut savoir l’utiliser », dit-il.   Il raconte qu’il existe cinq catégories de cidre. Il y a le cidre tranquille, le cidre effervescent, le cidre de glace, le cidre de feu et les cidres rosés.  Lorsqu’on lui demande comment choisir un cidre en tant que consommateur, il s’esclaffe.   « Comme sommelier on me dit souvent, as-tu un bon vin à nous conseiller? Je peux t’en suggérer un que moi j’aime, ça ne veut pas dire que tu vas l’aimer », s’exclame-t-il. « Il faut vraiment parler au producteur et goûter au cidre. »  Dans la province, il existe plus de 88 cidreries, dont 60 qui sont membres de l’Association des producteurs de cidre du Québec.   La Montérégie compte 24 producteurs dont le Domaine Labranche à Saint-Isidore-de-Laprairie.