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Le karaté lui a donné confiance

le mercredi 03 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 juin 2015
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Christian Létourneau est un disciple de Shihan André Gilbert, un des karatékas le plus haut gradé au Québec. Pour lui, le karaté a changé sa trajectoire de vie.

« Je suis un gars extrêmement gêné, confie le Martinois. Je bégayais beaucoup et ça m’a donné confiance un peu plus. Aujourd’hui, je bégaie moins et je parle plus. »

Depuis 2006, Christian Létourneau enseigne à l’école de karaté Kyokushin Châteauguay. Ce karatéka à la ceinture noire a accédé à son 4e dan en 2007, lors d’une séance d’évaluation au Japon. « Ce n’est pas tout le monde qui peut se présenter au 4e dan, les Japonais sont sévères, contrairement à ici », relate-t-il. Ce périple, il a pu le réaliser après avoir reçu la confirmation de son maître Shihan André Gilbert, au grade de 7e dan et aussi instructeur du renommé Georges St-Pierre.

Dans ce type d’art martial, le plus haut niveau est la ceinture noire 10e dan.  « C’est Shihan qui détermine si tu es apte à aller au Japon ou non, ajoute-t-il. C’est très oriental, très sévère et extrêmement pénible. Nous ne parlons pas de ce qui se passe à l’intérieur, nous ne savions pas ce qui allait nous arriver », témoigne-t-il de son épreuve. Lors de cette immersion, 84 candidats provenant de tous les pays étaient présents, seulement 64 ont été acceptés pour l’obtention de ce dan.

Cet adepte des katas a découvert les arts martiaux à l’âge de 21 ans.  À 61 ans, il assure être en bonne forme physique. « Après 40 ans, je suis tout le temps dans l’apprentissage. Personne ne peut se dire : je suis ceinture noire, je n’ai plus rien à apprendre », prétend-il.

En plus de donner 25 heures de leçon par semaine, cet homme actif est représentant des ventes chez BMR Miron, à Châteauguay. Dans le cadre de ses cours, les termes japonais sont utilisés. Les différentes cliniques de perfectionnement l’amènent à voyager. Au quotidien, le karaté lui apporte de la discipline et beaucoup de détermination. Cet art martial l’aurait aidé à affronter une situation difficile. Deux opérations délicates sous les rotules, à la suite d’un accident de travail, n’auraient pas été soutenables sans sa pratique du karaté. « La douleur, je suis capable de conjuguer avec ça. À ma sortie de l’hôpital, j’allais déjà enseigner. Je ne voulais pas lâcher mon école », raconte cet homme.  

Au fil des cours enseignés à ses élèves, M. Létourneau crée des liens de confiance. Parfois, certains d’entre eux lui confient leurs mésaventures scolaires liées à l’intimidation qu’ils peuvent subir. Le vénérable de cet art de combat affirme aider à contrevenir à ce phénomène à en communiquant avec les établissements scolaires. Selon lui, le karaté calme la violence.

Quelques mots japonais

Mae-Geri = coup de pied direct

Tsuki = coup de poing frappé