chronique

Le meilleur vaccin pour l’achat local

le mercredi 14 octobre 2020
Modifié à 15 h 34 min le 13 octobre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

[caption id="attachment_64304" align="alignleft" width="185"] René Vézina[/caption] C’est la version pandémie du jour de la marmotte. Cette fichue deuxième vague – qu’on redoutait – est en train de déferler, et le milieu commercial est déjà touché, alors que les restaurants et les bars en zone rouge ont été contraints de cesser leurs activités. La Rive-Sud de Montréal n’y échappe pas, du moins le territoire inclus dans la Communauté métropolitaine de Montréal, jusqu’à Beauharnois, à l’ouest. Pour l’instant, les commerces de détail demeurent ouverts, soumis aux restrictions d’usage (masques, distanciation, etc.). On se croise les doigts quant à la suite. Mais ce retour des contraintes entraîne aussi des changements qui pourraient se prolonger bien au-delà de 2020. Le commerce en ligne, qui avait déjà le vent dans les voiles, va prendre de plus en plus de place dans nos vies. À cet égard, le Québec a devant lui une bonne pente à remonter. Le dernier Indice du commerce électronique, présenté en octobre 2019 par le CEFRIO (qui a malheureusement fermé ses portes depuis), indiquait que 52% de nos achats en ligne avaient été effectués sur des sites américains, avec Amazon qui raflait la part du lion: 44% des cyberacheteurs québécois y avaient magasiné au moins une fois par mois en 2017! Et la tendance est lourde: 80% sont des adultes québécois de 18 à 34 ans. Les commerçants québécois avaient peine à suivre le rythme, à quelques exceptions près comme Simons, qui se maintenait dans le top 10 des sites les plus fréquentés, au coude-à-coude avec les géants américains. C’est pourquoi il faut saluer les initiatives qui visent à encourager l’achat local en mettant en évidence sur le Web les commerçants d’ici. La MRC de Roussillon, par exemple, a lancé la campagne Roussillon dans mon sac, soutenue par un répertoire des commerces pour inciter les citoyens à acheter sur son territoire. Idem pour la MRC de Beauharnois-Salaberry, avec achatlocalbhs.com. Ces versions régionales du Panier bleu sont louables. Il faut maintenant aller plus loin, rendre la tâche encore plus facile pour les consommateurs en leur permettant non pas seulement de connaître les marchands, mais aussi d’acheter directement en ligne. La MRC de Roussillon fait un effort en ce sens en subventionnant jusqu’à 50% des dépenses, jusqu’à concurrence de 1000$, à un commerçant qui veut mettre sur pied un site Web transactionnel ou une boutique en ligne. Est-ce la responsabilité des MRC ou des autorités municipales? Ou plutôt celle des commerçants eux-mêmes? Peu importe, mais il est essentiel de réagir, quel que soit le porteur de ballon. La COVID-19 a déjà causé assez de dommages; il serait désolant qu’elle fracture à long terme les économies locales en faisant fuir aux États-Unis nos dollars durement gagnés.  

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