Le rappeur Koriass parle d’égalité à des élèves

Dans le cadre d’une tournée scolaire, le rappeur québécois Emmanuel Dubois, connu sous le nom de Koriass, s’est arrêté à l’école secondaire Louis-Philippe-Paré le 15 mai. Sa conférence avait pour but de «défaire des mythes» par rapport à l’égalité homme femme et d’éclaircir la notion de consentement sexuel.
En citant en exemple son expérience d’homme ayant été élevé dans ce qu’il nomme «le boy’s club» et les privilèges qui l’accompagnent (salaires plus élevés, moins de risque de subir une agression sexuelle, surreprésentation dans plusieurs milieux, etc.), le rappeur a expliqué aux jeunes pourquoi il fallait s’ouvrir à cette réalité vécue par les femmes. «Les gars ne sont souvent même pas conscients qu’ils appartiennent à ce boy’s club et que l’égalité entre hommes et femmes, reconnue sur le plan législatif, ne l’est pas encore dans les faits», a-t-il expliqué en appuyant son propos par plusieurs chiffres révélateurs.
Rappeur féministe
Le fait de travailler dans un milieu reconnu pour sa misogynie (le hip hop et le rap) donne au message féministe porté par Koriass une certaine force vis-à-vis le public masculin. Le rappeur croit d’ailleurs que le changement de mentalité passe «surtout par l’éducation des garçons». «Il faut arrêter de leur faire croire qu’ils ont des privilèges par rapport aux femmes. Cette façon d’enseigner la masculinité est toxique pour les enfants», a-t-il fait valoir.
Il suggère des cours d’empathie comme le fait le Danemark dans ses écoles, «pour ouvrir les esprits des jeunes à cette «inégalité de faits» qui persiste entre homme et femme. Et la réintégration des cours d’éducation sexuelle. «Cette éducation est actuellement défaillante, a-t-il exprimé. La preuve : je suis ici aujourd’hui. Un rappeur qui vient parler de consentement sexuel dans une école secondaire…»
Peu de jeunes
Le thème de la conférence n’a pas attiré les foules. Une centaine d’élèves tout au plus ont participé à l’événement, qui se tenait après les classes et sur une base volontaire. Le groupe d’élèves du GAP (Groupe d’Action et de Prévention), qui a organisé la conférence, était un peu déçu. «On s’attendait à une salle pleine, mais en même temps, ça prouve qu’on ne travaille pas à cette cause pour rien. Ça prouve qu’il y a encore beaucoup de travail à faire», souligne Nikeisha Andrea Jouaneau, l’une des huit élèves impliquées dans le GAP cette année.
La notion de consentement, thème de la conférence, a d’ailleurs été l’une des surprises d’un sondage effectué par le GAP auprès de 146 élèves de secondaire trois de LPP. Parmi les répondants, 85% ont dit croire qu’une personne ne peut retirer son consentement lorsqu’une relation sexuelle est amorcée.
Le GAP célèbre 15 ans
Le Groupe Action-Prévention (GAP) poursuit depuis 15 ans son objectif de faire de la sensibilisation concernant la violence sexuelle «par et pour les jeunes en milieu scolaire». Le groupe est soutenu par le Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS) de Châteauguay, la Table de concertation jeunesse de Châteauguay et le CISSSMO. Ce quinzième anniversaire a été l’occasion de faire une rétrospective des actions accomplies, en plus de dévoiler un nouveau logo.