Léry sans directeur sécurité incendie?

Le camion-citerne au centre de la situation. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
La Ville de Léry pourrait se retrouver sans directeur sécurité incendie à la mi-juillet si l’employé-cadre, prêté par Mercier, demeure la cible «d’allégations directes et indirectes» dans le dossier de réparation d’un camion-citerne.
Mercier a adopté le 20 mai, en séance extraordinaire, une résolution pour la résiliation de l’entente intermunicipale avec Léry, en matière de services incendie, dans les 60 jours si aucune solution n’est apportée.
Léry bénéficie des services de gestion des effectifs et des opérations de l’état-major de Mercier pour ses pompiers. Le directeur sécurité incendie et les quatre chefs aux opérations sont mandatés pour des dossiers en matière de formation, prévention et achat d’équipement.
L’entente intermunicipale entre les deux villes remonte à 2014, à la suite d'une demande de la Ville de Léry, selon le directeur général de Mercier René Chalifoux. Elle a été renouvelée une première fois en 2015, puis une seconde le 13 mars 2023. L’entente est effective jusqu’au 28 février 2029.
«Il n’y a pas de conflit avec Léry», avise René Chalifoux. Il soutient que le directeur sécurité incendie Éric Steingue se situe au cœur d’«un enjeu politique».
Le camion-citerne, inutilisé lors d’interventions depuis 2015, a été déplacé à Joliette pour des «réparations sommaires» à l’automne. Depuis, des citoyens s’informent en séances publiques sur les démarches entreprises, l’avenir du véhicule en faisant référence au passage au directeur Éric Steingue. En mai, le nom du directeur a été mentionné à nouveau en séance du conseil en lien avec le processus d’embauche des pompiers à Léry. René Chalifoux aurait aimé une intervention publique des élus. «Le conseil aurait pu dénoncer les propos, dire qu’ils sont satisfaits de M. Steingue, le dire haut et fort, faire preuve de solidarité», mentionne-t-il.
L’entente génère un peu plus de 90 000 $ par année dans les coffres de Mercier; une somme minime dans les revenus de la Ville, précise M. Chalifoux. Si la situation se règle, Mercier se dit prête à soutenir Léry à nouveau en termes de services incendie. Le directeur général de Mercier a refusé notre demande d’entrevue avec le principal intéressé afin de ne pas le placer davantage sur la sellette.
Léry surprise
La Ville de Léry dit avoir été informée de l’intention de Mercier de résilier l’entente intermunicipale lors de la séance publique le 20 mai. L’effet de surprise est bel et bien présent. «Nous ignorions qu’un enjeu subsistait à ce sujet entre nos deux municipalités. Nous faisons des suivis et nous avons des dialogues avec la Ville de Mercier», indique Chloé Beaudoin-Lejour, coordonnatrice des communications à la Ville de Léry.
L’administration municipale évalue l’impact d’une possible résiliation et réfléchit aux «différentes options qui s’offrent à [elle] afin de rétablir la situation». Léry ajoute que la sécurité de la population «n’est en aucun cas compromise». «Nos autres ententes intermunicipales de desserte en matière d’incendie sont toujours en vigueur. Cela signifie que, en cas d’incendie, les villes avoisinantes continueront de venir en aide au service incendie de la Ville de Léry, comme c’est prévu dans les protocoles existants», explique Mme Lejour.