Les membres d'une famille sauvée de la noyade témoignent

Un couple et ses deux filles dans la vingtaine ont été sauvés de la noyade par de bons Samaritains le dimanche 9 juillet dans le lac Saint-Louis. La famille de Salaberry-de-Valleyfield aimerait retrouver ses bienfaiteurs pour les remercier.
À bord d’un bateau à moteur, François, Natacha, Sabrina et Samantha ont quitté la marina de Melocheville vers 17h ce jour-là. «Il y avait beaucoup de monde. On est partis vite. On s’est placés en mode arrêt un peu plus loin pour s’installer comme il le faut. Ça été la catastrophe totale !» raconte Natacha, la maman.
Des vagues ont déferlé dans le bateau et l’ont fait chavirer. Les occupants avaient des gilets de sauvetage, mais pas sur leur dos. Ils se sont tous retrouvés à l’eau. Mauvais nageur, le père a réussi à se hisser debout sur la coque du bateau. «Il criait, il faisait des gestes. Une de mes filles a nagé vers la rive. On était très loin», relate Natacha. Un homme sur un Sea-Doo est venu à son secours. «Il m’a embarquée. Il était temps. C’étaient mes derniers cris. Je n’avais plus aucune force. J’étais pour couler», témoigne la dame de 46 ans.
Trois têtes hors de l’eau
François, le papa, a eu des sueurs froides debout sur le bateau à s’époumoner et à gesticuler. «Je checkais les trois têtes et j’espérais que les trois têtes restent en dehors de l’eau», confie-t-il. Ses gestes ont attiré l’attention de gens au loin qui se sont dirigés d’abord vers lui pour le secourir. «En premier, c’est un Sea-Doo qui est venu vers moi. J’ai dit au gars : va chercher ma fille ! Puis une chaloupe est arrivée. J’ai dit d’aller aider ma deuxième fille. Quand elles ont toutes été en sécurité, les nerfs m’ont lâché. Mes trois cocottes étaient en sécurité, je suis devenu mou, mou, mou. Et là j’ai crié : j’plus capable ! Et ils sont venus me chercher. Il était moins une», dit l’homme de 56 ans.
Sous le bateau
De son côté, Sabrina s’est retrouvée sous le bateau. «J’ai paniqué sur le coup. Puis j’ai ouvert mes yeux dans l’eau. Ç’a été un réflexe. Je ne savais pas si l’hélice marchait. J’ai vu de la lumière et j’ai réussi à sortir de sous le bateau», témoigne la jeune femme de 22 ans. Elle se souvient que sa mère a essayé de l’agripper. «On était vraiment loin. Le monde ne nous entendait pas crier. J’ai décidé de nager le plus loin possible vers la rive pour crier. Mes parents ne voulaient pas mais j’y suis allée pareil. C’était une question de survie», fait-elle part.
Un Sea-Doo est passée devant elle sans la voir. Il est repassé avec sa mère qui lui a lancé un vêtement de flottaison. Les quatre sont arrivés sains et saufs sur la rive, où des paramédics en ont pris soin. Ils ont été à l’hôpital par mesure de précaution.
«Heureusement qu’il y avait du monde pour nous secourir. Sans eux, on ne serait pas là», dit Sabrina.
Les bons Samaritains sont invités à contacter la famille par courriel à tinkersaby@hotmail.com.
La vie tient à un fil
La maman avait un message à livrer aux plaisanciers à la suite de la mésaventure : «Prenez toujours le temps de mettre votre gilet de sauvetage avant de partir. La vie tient juste à un fil pour vrai».
Quant au bateau, il est perdu. «Ce n'est pas grave. C'est juste du matériel. Ça va faire une maison pour les poissons», conclut François.