Les producteurs de lait de la région espèrent que le Canada tiendra tête à Trump

AGRICULTURE. À la suite des propos du président américain Donald Trump concernant l’industrie laitière canadienne qui nuit à l’essor de celle des Américains, Réjean Julien, fermier de Sainte-Martine, espère que le gouvernement du Canada maintienne la gestion de l’offre.
Le 18 avril, au Wisconsin, M. Trump accusait les producteurs de lait canadiens de faire du tort à ceux américains qui vendaient le lait diafiltré au Canada. Ce dernier songe à renégocier l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain), qu’il juge inéquitable pour les entreprises états-uniennes.
«C’est un peu inquiétant, mais ce n’est pas nous qui sommes responsables de leur surproduction de lait aux États-Unis», fait valoir M. Julien, aussi membre du conseil d’administration des Producteurs de lait du Québec.
Présentement, l’ALÉNA permet au Canada de gérer les tarifs des produits qui limitent l’accès à son marché.
«La Farm Bill subventionne les producteurs américains. Nous, au Canada, nous ne sommes pas subventionnés pour produire du lait. On s’autodiscipline comme producteur et on a quand même des quotas à respecter», laisse-t-il entendre.
La municipalité de Sainte-Martine comprend 24 fermes laitières sur son territoire, selon l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie.
Protection demandée
Le député de Beauharnois, Guy Leclair, a réagi aux propos de Donald Trump, jeudi. «La gestion de l’offre existe depuis plus longtemps que l’ALÉNA, et cela n’a pas empêché sa ratification ni mené à des remises en question de l’accord dans le passé. Il n’y a donc aucune raison de faire le moindre compromis à ce sujet, surtout lorsqu’on sait que le lait américain est fortement subventionné. Justin Trudeau et Philippe Couillard doivent maintenir la gestion de l’offre à 100 %», croit M. Leclair.
La gestion de l’offre
Les trois piliers de ce système sont : la planification de la production en fonction de la demande des consommateurs canadiens; les prix à la production négociés en fonction du coût de production; le contrôle des importations pour ajuster efficacement l’offre et la demande. (Source : Coalition pour un modèle agricole équitable, la gestion de l’offre)
La Farm Bill
La Farm Bill est doté d’un budget de 1000 milliards de dollars sur 10 ans, permettant aux producteurs laitiers des États-Unis d’en bénéficier.