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La loi anti couples mixtes à Kahnawake jugée discriminatoire par la Cour

le mardi 01 mai 2018
Modifié à 15 h 27 min le 28 septembre 2019
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

(English follows)Un juge de la Cour supérieure du Québec a déclaré discriminatoire la loi mohawk interdisant aux couples mixtes de Kahnawake de vivre sur la réserve. Seize plaignants s’étaient adressés à la Cour supérieure du Québec pour contester la loi de Kahnawake qui empêche les couples formés d’un mohawk et d’un non-autochtone de vivre sur le territoire de la réserve. Cette loi stipule qu’un mohawk de la communauté  qui vit en couple avec un non autochtone perd ses avantages de membre de la réserve de Kahnawake. Dans un jugement rendu le 30 avril, le juge Thomas Davis a déclaré ces sections de la Loi sur le membership de Kahnawake discriminatoires et inopérantes selon la Charte canadienne des droits et libertés. Des dommages pour les plaignants Il ordonne au conseil de bande de Kahnawake de payer un total de 35 000 $ en dommages à sept des seize plaignants. Le groupe réclamait 50 000 $ en dommages par personne. Le juge exige qu’une des plaignantes, Elizabeth Curotte, reçoive 25 000 $. Cette femme autochtone mariée à un non-autochtone a été exclue du registre des membres de Kahnawake. Cette expulsion a eu pour effet d'empêcher sa famille de recevoir de l’aide financière pour la rénovation de sa maison. «L’Association de financement Kanien’keha:ka avait promis 102 500 $ le 27 septembre 2012, pour ensuite se désister quelques jours plus tard parce que le conseil de bande ne voulait pas fournir les services d’eau et d’égout, écrit le juge Davis. Mme Curotte a été forcée de vivre dans sa maison délabrée en raison de la décision discriminatoire du conseil de bande». Les couples qui se sont adressés à la Cour témoignent avoir été victimes de différentes formes d’intimidation au cours des dernières années. Le conseil de bande réagit Le conseil de bande de Kahnawake a réagi par voie de communiqué au jugement en précisant que son équipe juridique analysait le jugement et qu’il rendrait un rapport le jeudi 3 mai. «Évidemment, nous maintenons notre position à l’effet que les sujets qui font partie intégrante de notre identité n’ont pas à être jugés par des tribunaux extérieurs», a commenté le grand chef Joseph Tokwiro Norton. [caption id="attachment_34807" align="alignnone" width="521"] Le grand chef de Kahnawake Joe Norton.[/caption] Le conseil de bande a toujours défendu sa loi mohawk en disant qu’elle visait à protéger sa culture et le territoire qui est restreint aux limites de la réserve.

Court rules Kahnawake’s anti-mixed couples law to be discriminatory

A judge from Quebec’s Superior Court has declared the Mohawk law forbidding mixed couples from residing in Kahnawake to be discriminatory. Sixteen  plaintiffs had addressed Superior Court to contest the Kahnawake law that prevents couples consisting of one Mohawk and one non-native from living on Kahnawake territory. The law stipulates that a Mohawk from the community who resides in a couple with a non-native loses the advantages of being a member of the reserve. In a judgment rendered on April 30, Judge Thomas Davis declared these sections of the law on Kahnawake membership discriminatory and inoperative according to the Canadian Charter of rights and freedoms. Damages for plaintiffs The judge ordained the Mohawk Council of Kahnawake to pay a total of $35,000 in damages to seven complainants. The group was asking for $50,000 in damages per person. Judge Davis is demanding that one of the plaintiffs,  Elizabeth Curotte, receives $25,000. This indigenous woman, married to a non-native, has been excluded from the register of Kahnawake members. The expulsion has had the effect of preventing her family from receiving financial aid for the renovation of its house. ‘’The Kanien’keha:ka Funding Association had promised $102,500, on September 27, 2012, only to withdraw the offer a few days later because the MCK would not provide water and sewer services. Curotte is forced to live in her dilapidated home due to this discriminatory decision of the MCK’s,’’ Judge Davis writes. The couples who addressed the Court testified they had been victims of various forms of intimidation during recent years. MCK reacts The Mohawk Council of Kahnawake reacted to the judgment through a press release, specifying that its legal team was analyzing the judgment and that it would render a report on Thursday, May 3. ‘’Obviously we maintain the position that matters that are so integral to our identity have no business in outside courts,’’ commented Grand Chief Joseph Tokwiro Norton. The MCK has always defended its Mohawk law by saying that it sought to protect its culture and the territory which is restricted to the limits of the reserve. (Translation Dan Rosenburg)