L’ouverture d’un immeuble à logements supervisés compromise à Mercier
Louise Toupin McLean a expliqué la situation devant les parents et futurs locataires. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
À Mercier, l’ouverture d’un l’immeuble à logements supervisés pour des adultes vivant avec une déficience intellectuelle de l’organisme Chez-nous solidaire, prévue le 1er août, est compromise. Elle pourrait être retardée faute de fonds pour procéder au processus d’embauche et la formation du personnel présent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Au total, 19 adultes vivant avec une déficience modérée à légère, avec ou sans trouble du spectre de l’autisme, attendent de franchir la porte de leur premier logement supervisé à Mercier.
Parent fondateur de Chez-nous solidaire et présidente du conseil d’administration de l’organisme, Louise Toupin McLean explique que l’organisme bénéficie d’une entente préliminaire avec le réseau de la santé et des services sociaux en lien avec les besoins en ressources humaines depuis 2023. Les parents bénévoles attendent toujours une réponse. «On a fait des demandes officielles au CISSSMO [CISSS de la Montérégie-Ouest], on a renouvelé l’entente préliminaire pour continuer le processus. On nous dit oui, c’est à l’étude. On ne peut pas laisser les personnes handicapées sans le personnel», indique-t-elle. La mise en chantier a débuté en 2024.
Chez-nous solidaire est en mesure de défrayer les coûts relatifs à la construction du bâtiment, via des fonds publics, payer l’hypothèque et voir aux opérations quotidiennes.
Parents confiants
Le Soleil a rencontré des parents de futurs locataires lors du rassemblement devant l’immeuble à logements le 25 avril. Michel Duhamel de Sainte-Martine demeure confiant. Son fils Olivier apprend l’ABC de l’autonomie dans son milieu scolaire. «On ne sera pas toujours là», a-t-il affirmé.
Olivier, futur locataire, et son père Michel Duhamel. Olivier apprend l’ABC de l’autonomie depuis des années. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
Robert Jones de La Prairie dit frapper souvent aux portes et même en défoncer. Il parle de confiance et d’espoir pour son fils Matthew. «Pendant longtemps on n’avait pas cette solution. On voit la lumière au bout du tunnel (avec l’acceptation de son fils dans l’immeuble à logements supervisés). On garde espoir. C’est un projet unique qui va donner une liberté à Matthew et aux autres locataires», a-t-il mentionné.
Matthew, futur locataire, et son père Robert Jones. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
Futur locataire de l’immeuble, Alexis Dubuc de Mercier relate le processus qui dure depuis plusieurs années. Il fait mention de la paperasse à compléter. «J’espère que ça va ouvrir le 1er août», précise-t-il.
Manque à gagner d’un peu plus de 319 000 $
Si le bâtiment ouvre ses portes cet été, la somme nécessaire pour combler la masse salariale de l’an 1 (du 1er août 2025 au 31 mars 2026) s’élève à un peu plus de 563 000 $. Chez-nous solidaire bénéficie de la contribution des locataires, à hauteur de près de 18 000 $, et d’une subvention récurrente du CISSS de la Montérégie-Ouest de 226 000 $. Le manque à gagner : un peu plus de 319 000 $.
Le budget se situe à la hausse comparativement à celui d’origine. Philippe Renaud, directeur de bureau de la députée provinciale Marie-Belle Gendron, évoque l’inflation et le contexte budgétaire du gouvernement et du CISSS de la Montérégie-Ouest qui a «de la difficulté à augmenter la somme». Jade St-Jean, chef de service relations médias du CISSS de la Montérégie-Ouest explique que Chez-nous solidaire a demandé une augmentation de l’aide «pour accueillir une clientèle ayant des besoins de supervisions plus importants» nécessitant un encadrement continuel des locataires. «À ce jour, le rehaussement demandé n’a pu être confirmé», indique-t-elle.
Des pistes de solution ont été envisagées. «On a offert à Mme Toupin de faire une ouverture progressive pour la première année, lancer une campagne de sociofinancement à laquelle on pourrait prêter main-forte. Les options ont été refusées par le conseil d’administration», énumère M. Renaud en précisant que la députée Marie-Belle Gendron souhaite la concrétisation du projet.