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Monseigneur Noël Simard poursuit son incroyable parcours

le mardi 11 octobre 2022
Modifié à 16 h 09 min le 11 octobre 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Affairé, très occupé, Monseigneur Noël Simard, évêque du vaste diocèse de Valleyfield n’en redouble pas moins d’ardeur et continue à travailler auprès de ses fidèles, pour l’Église, sept jours par semaine. (Photo Le Soleil – Yanick Michaud)

La retraite annoncée de l’évêque du diocèse de Valleyfield, Monseigneur Noël Simard n’est en fait qu’un passage obligatoire de l’Église catholique.

« Je ne pars pas tout de suite, mais il est obligatoire à 75 ans d’envoyer au pape, une lettre de démission. L’obligation est à nous, mais le pape de son côté peut nous demander de continuer quelques années », explique celui qui devra continuer à travailler pendant un bon moment.

« Devant les nombreux défis, il est difficile de trouver un prêtre qui veut devenir évêque. Au Québec et au Canada, nous devons reconstruire la crédibilité de l’Église. Il y a une baisse énorme de vocation à la prêtrise », signale Monseigneur Simard. Il ajoute qu’au grand séminaire de Québec cette année, une seule admission a été faite.

Travailler ardemment toute sa vie

L’évêque originaire de Saint-Aimé-de-Lacs dans Charlevoix ne s’en formalise pas toutefois. Il a toujours été un travailleur acharné et à moins de deux mois de son 75e anniversaire, le 25 novembre, il continue à travailler sept jours par semaine.

« C’est très occupé, car il n’y a pas qu’une pénurie de curés. Notre économe au diocèse vient de nous quitter. Nous manquons d’intervenants, d’agentes de pastorales et ça devient un problème aussi. Elles font un travail précieux avec les parcours catéchétiques, tous les efforts de la promotion et de la transmission de la foi », mentionne Monseigneur Noël Simard qui parle d’une société très sécularisée avec une tendance très matérialiste et consumériste.

« Il faudra apprendre à être une Église du signe plutôt qu’une Église du nombre. D’ailleurs, dans le cadre du synode, on nous invite à marcher ensemble et à aller vers ceux et celles qui ont pris leurs distances avec l’église. Il faut redécouvrir le rôle de l’église et de l’engagement chrétien. »

Monseigneur Simard croit qu’à la base ce sont les familles qui transmettent l’esprit de l’engagement. « Je dois beaucoup à mes parents. À ma mère qui a été une grande femme. Elle a mis au monde 13 enfants et est devenue la première marguillière au Québec, dans un monde jusque-là réservé aux hommes », lance-t-il.

Une faste carrière

Une fois les premières étapes franchies, le jeune curé Simard s’est engagé dans une vie qu’il ne savait pas appelée à devenir aussi bien remplie. « J’ai beaucoup voyagé, j’ai prononcé des conférences à Helsinki, en Hollande, à Londres, à Rome, un peu partout aux États-Unis et au Canada. J’ai appris l’Italien, que je parle couramment, l’Espagnol, ainsi que l’Anglais évidemment. J’ai été professeur dans des universités en Ontario, je me suis promené, j’ai été engagé », lance celui qui compte un curriculum vitae de 35 pages. « Mais je suis demeuré humble, proche des gens. Je ne suis pas un être compliqué. J’aime bien revoir souvent les membres de ma famille, c’est essentiel pour moi », raconte Monseigneur Noël Simard qui poursuit un parcours incroyable.

Membre de l’Académie pontificale pour la vie, membre de comités d’éthiques de plusieurs hôpitaux, ancien évêque des Chevaliers de Colomb, conférencier, et beaucoup plus encore, Monseigneur Noël Simard redouble d’ardeurs afin d’assurer la continuité. « Je ne sais pas pour combien de temps encore, mais il faut continuer à assurer les services. Je vais rester tant qu’on aura besoin de moi », conclut l’infatigable homme d’Église dont les souliers seront grands à chausser.