Normand Ladouceur : la prison à perpétuité pour le meurtre de son «amie»

Normand Ladouceur a plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité sur la personne de Thérèse Desbiens. (Photo : archives)
Le juge Yvan Poulin a condamné Normand Ladouceur à une peine à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans, pour le meurtre de Thérèse Desbiens; un «drame qui n’aurait pas dû survenir», le 27 juin 2023 à Mercier.
L’homme désormais âgé de 68 ans a plaidé coupable à une accusation de meurtre au second degré le 23 septembre au palais de justice de Valleyfield. Son procès, pour meurtre au premier degré, devait avoir lieu au mois de novembre.
«Il s’agit d’un geste irréparable, causé par une personne considérée comme un ami, a indiqué le juge. C’est bouleversant et même choquant. Malgré les deux années écoulées, on peut comprendre la colère, toutes les blessures qui sont profondes et encore présentes parce que vous êtes privés de continuer votre chemin auprès de Mme Desbiens.»
Une dizaine de membres de la famille de la victime ont assisté à l’audience mardi matin. Ils ont refusé de s’adresser à la cour parce que «les mots pourraient aller au-delà de ceux permis au Code criminel», a laissé entendre Me Mylène Brown.
Le magistrat n’a pas ménagé les qualificatifs pour parler d’un crime «brutal et atroce» qui a entraîné une peine «inouïe».
La peine imposée provient d’une suggestion commune de la Couronne et de la défense. Ainsi, Normand Ladouceur, détenu depuis son arrestation le 4 juillet 2023, a reçu une sentence de prison à vie. Il pourra présenter une demande à la commission des libérations conditionnelles uniquement au bout de 13 ans d’incarcération. Une série de conditions s’ajoutent à la sentence.
29 plaies
Selon les faits admis en cour, Normand Ladouceur et Thérèse Desbiens entretenaient une relation amicale, assez pour que l’accusé ait les clefs de l’appartement et puisse emprunter la voiture de la victime.
Or, le 27 septembre, l’accusé a porté un geste fatidique. Mme Desbiens a visiblement été attaquée par l’arrière par un homme armé d’une lame tranchante et piquante.
Le corps de la septuagénaire présentait 29 plaies qui ont mené à un décès par traumatisme cervical.
Normand Ladouceur a ensuite dissimulé des éléments compromettants.
Alors qu’Huguette Desbiens, la sœur de la victime, l’a contacté parce qu’elle cherchait sa sœur, Normand Ladouceur a indiqué qu’elle allait bien, mais que son cellulaire était brisé.
L’homme a ensuite déguerpi vers Sorel-Tracy où il a été arrêté le 4 juillet, soit une semaine après le meurtre.
Absence de souvenir
Avant de rendre sa sentence, le juge Poulin s’interrogeait sur le mobile du crime.
Il n’a pas obtenu de réponse de la part de l’accusé qui n’avait rien à dire. «M. Ladouceur, de son propre aveu, à une absence de souvenirs dans les jours entourant l’événement, a indiqué son avocat, Me Justin Chenel. C’est un élément qu’on a contre-vérifié avec un neuro-expert.»