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Les paramédics de la Montérégie en grève générale illimitée

Il y a 5 heures
Modifié à 15 h 04 min le 07 juillet 2025
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le SPPM-CSN représente près de 750 paramédics en Montérégie. Le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN regroupe du personnel dans tout le Québec, notamment près de 3 400 paramédics. (Photo Archives)

Depuis minuit une ce dimanche, les 750 paramédics de la Montérégie sont en grève générale illimitée, à l’instar de près de 3000 autres d’un peu partout au Québec qui sont sans convention collective depuis avril 2023.

Ces 3300 paramédics membres de syndicats CSN ont déclenché la grève afin de faire pression sur le Conseil du trésor qui n’a toujours pas octroyé les mandats nécessaires à ses représentants afin de conclure un règlement des conventions collectives.

La grève se déroulera selon les paramètres établis par le Tribunal administratif du travail dans une décision rendue vendredi. Les services essentiels, du point de vue de la santé et de la sécurité de la population, seront ainsi maintenus intégralement pendant toute la durée de la grève, laquelle comporte deux volets. D’une part, les paramédics cesseront d’effectuer diverses tâches non essentielles. «C’est de l’administratif et ça ne touche pas les services aux patients. Par exemple, plutôt que d’utiliser les tablettes, nous entrons nos données sur papier. On ne rentre plus nos heures, ce qui empêche le gouvernement de compiler des statistiques», indique Gaétan Dutil, président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM– CSN).

En rotation

D’autre part, les paramédics exerceront une grève de temps, en rotation, remplacés à leur poste par le personnel cadre. Rappelons que la CSN a réussi il y a déjà quelques années à faire reconnaître l’obligation pour les cadres de participer au maintien des services essentiels lors d’une grève.

«D’un côté de la bouche, le gouvernement de la CAQ nous dit qu’il trouve qu’il y a trop de grèves au Québec. Mais de l’autre côté, en négociation, il se traîne les pieds. Il refuse de mettre des propositions sérieuses sur la table tant qu’il ne sent pas dans son cou le souffle de la mobilisation. De notre côté, nous entendons déployer tous les moyens qu’il faudra afin que les paramédics du Québec obtiennent des conditions de travail qui reflètent la pleine valeur de leur contribution à notre société», rappelle la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Audrey Benoit.

Enjeux

En plus d’une amélioration salariale qui reflète pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

En ce qui a trait à la rémunération, les demandes défendues en ce moment par le gouvernement entraîneraient une diminution du revenu des paramédics.

«Le gouvernement est entièrement responsable de cette situation. Du côté syndical, nous sommes prêts depuis un bon moment déjà à passer en vitesse supérieure à la table de négociation. Nos vis-à-vis patronaux ne semblent tout simplement pas animés du même sentiment d’urgence que nous. C’est déplorable parce que pendant tout ce temps perdu, les paramédics sur le terrain continuent de se donner corps et âme, chaque jour, pour prendre soin de la population et sauver des vies, sans aucune reconnaissance des autorités», déplore Gaétan Dutil.

«Le gouvernement sait bien que les paramédics ne pourront jamais accepter une baisse de leur rémunération. Comment se fait-il que, deux ans après l’échéance des conventions, il ne soit même pas encore capable de déposer à la table de négociation les mêmes augmentations de salaire qu’il a négociées avec tous ses autres groupes de salarié? Il devra bien finir par prendre les paramédics au sérieux», conclut la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux en Montérégie, Mélanie Bouchard

Neuf journées de négociation sont au calendrier du mois de juillet.